L’année 2015 pourrait apparaître, rétrospectivement, comme une année charnière : les cyberattaques n’auront jamais été aussi nombreuses et sophistiquées, et la prise de conscience de la nécessité d’agir individuellement et collectivement, aussi forte.

Le ministère de l’Intérieur n’a pas attendu 2015 pour adapter ses structures opérationnelles à l’hyper croissance récente des cybermenaces. Ainsi, la Direction centrale de la police judiciaire a créé en mai 2014 une sous-direction spécialisée et a renforcé l’OCLCTIC ; son expertise est chaque jour plus reconnue, comme celle du C3N, entité créée début 2015 par la Gendarmerie nationale. Lancée en 2009, la plate-forme PHAROS recueille et exploite avec efficacité un nombre croissant de signalements de contenus ou d’agissements illicites sur Internet. Les réseaux territoriaux du ministère sont aussi mobilisés sur cet enjeu de sécurité intérieure : des policiers et gendarmes sont partout progressivement formés au premier accueil des victimes, à la sensibilisation du public ou aux techniques d’enquête spécifiques ; et la protection du patrimoine de nos entreprises face aux cybermenaces est une part essentielle des nombreuses et toujours très prisées conférences de sensibilisation réalisées par la DGSI, ainsi que du dispositif territorial d’intelligence économique piloté par les préfets de région – renforcé depuis le 1er janvier 2016 de l’expertise des représentants régionaux de l’ANSSI.

L’année 2015 aura vu la mise en œuvre de la loi de programmation militaire du 18 décembre 2013, de la loi du 13 novembre 2014 autorisant le blocage et le déréférencement de sites hébergeant des contenus illicites, ainsi que celle des lois du 24 juillet 2015 relative au renseignement et du 20 novembre 2015 relative à l’état d’urgence, autant de textes contenant des dispositions visant à adapter notre droit à la lutte contre les cybermenaces.

Face à cette préoccupation universelle, l’Europe n’est pas en reste, qui a confirmé la lutte contre les cybercriminalités parmi les trois priorités de l’agenda de sécurité, et qui est en passe d’adopter la directive NIS harmonisant nos exigences en matière de cybersécurité. Elle a par ailleurs mis en place depuis le 1er juillet 2015, une unité de référencement de l’Internet, signe d’une volonté partagée de lutter contre les contenus illicites, et de mettre en commun nos bonnes pratiques.

Enfin, l’année 2015 aura démontré l’importance essentielle de la coopération des pouvoirs publics avec le secteur privé pour avancer de manière significative dans la lutte contre les cybermenaces. Ainsi le dialogue engagé à l’initiative du ministre de l’intérieur avec les grands acteurs de l’Internet, que je réunis très régulièrement avec les services compétents au sein d’un groupe de contact permanent, permet d’obtenir des progrès substantiels au plan opérationnel, y compris dans la gestion des crises. Il en est de même du travail mené avec la filière des industries de sécurité pour anticiper les défis technologiques à venir.

Face à une menace permanente, protéiforme, qui se joue des frontières, c’est ainsi que se construit notre résilience collective, sur l’action convergente de chacun des acteurs.

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