Airbus renonce à investir dans Evidian
L’avionneur était entré en discussion en février 2023 pour prendre une participation de 29,9% dans la future branche cyber d’Atos
Airbus a annoncé, le 29 mars 2023, qu’il renonçait à prendre une participation de 29,9% dans Evidian, futur branche cyber d’Atos. « Après un examen approfondi, Airbus est parvenu à la conclusion que l’acquisition potentielle d’une participation minoritaire dans Evidian ne répond pas aux objectifs de la société dans le contexte et la structure actuels », a indiqué Airbus.
En juin 2022, Atos avait annoncé son intention de se scinder en deux entités. La première, TFCo, prendra en charge les services informatiques, activité historique du groupe, en grande difficulté. La seconde, Evidian, regroupera les activités en croissance d’Atos, cybersécurité, big data et supercalculateurs.
Pour l’heure, cette scission est toujours à l’état de projet, Atos étant à la recherche d’investisseurs dans Evidian pour finaliser l’opération. Mi-février 2023, Airbus avait déposé une « offre indicative » pour devenir « l’actionnaire de référence » de la future entité. Mais cette ambition n’a pas survécu aux analyses approfondies de l’avionneur.
Une source a indiqué à Reuters qu’Atos valorisait Evidian à environ 7 milliards d’euros, dont une dette de trois milliards d’euros. Une participation de 29,9% aurait coûté 1,2 milliard d’euros à Airbus, une somme a priori jugée trop élevée.
La situation d’Atos reste donc préoccupante. Les résultats financiers de 2022, dévoilés le 1er mars 2023, marquent certes une amélioration, mais les pertes dépassent toujours le milliard d’euros. L’annonce d’Airbus a par ailleurs fait baisser l’action d’Atos de 17%, faisant tomber sa capitalisation boursière à 1,18 milliard d’euros.
En septembre 2022, Onepoint avait fait une offre d’achat de 4,2 milliards d’euros pour Evidian, refusée par Atos. Le spécialiste de la transformation numérique vient de réitérer sa proposition. Selon David Layani, le président de Onepoint, ses équipes « étudieront toutes les possibilités de rapprochement, dans le cadre d’une acquisition d’Evidian, pour apporter une solution française ».