La « notoire absence de modération » avait fait du service de chat un « facilitateur » d’infractions graves – pédocriminalité, proxénétisme, viol, vente de stupéfiants ou agression.

La Junalco (Juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée) du parquet de Paris a annoncé, le 25 juin 2024, la fermeture de Coco, une plateforme de chat francophone. Ce site était « connu depuis de nombreuses années comme étant un facilitateur de commission de diverses infractions, notamment des actes de pédocriminalité, de proxénétisme, de prostitution, de viols, de vente de stupéfiants, de guet-apens, voire d’homicides », indiquent les autorités judiciaires.

L’opération de police ayant conduit à cette fermeture a réuni :

  • la Direction générale des douanes et droits indirects ;
  • l’Unité nationale cyber de la Gendarmerie nationale ;
  • le Commandement du ministère de l’Intérieur dans le cyberespace ;
  • l’Office national anti-fraude ;
  • des partenaires européens, sous la coordination d’Eurojust, dont l’organe bulgare de lutte contre la cybercriminalité.

Les forces de l’ordre ont par ailleurs annoncé l’arrestation du créateur du site, un ingénieur varois, en Bulgarie. La Junalco précise que « 23 051 procédures judiciaires en lien avec la plateforme Coco ont été ouvertes » entre janvier 2021 et mai 2024, pour 480 victimes établies. « Dans l’ensemble des procédures recensées, la plateforme Coco a été utilisée spécifiquement pour sa notoire absence de modération », lit-on dans le communiqué. 

La Junalco avait lancé, en décembre 2023, une enquête préliminaire sur Coco. Elle portait notamment sur la nouvelle infraction, créée en 2023, de « fourniture d’une plateforme en ligne permettant une transaction illicite en bande organisée ». L’enquête concernait également les infractions de pédocriminalité, de proxénétisme aggravé, de blanchiment aggravé, et d’association de malfaiteurs.

Coco est impliqué dans de nombreuses affaires sordides. L’une d’elle, particulièrement médiatisée, avait conduit à une agression mortelle, en avril 2023, dans le Nord. En mai 2024, le tribunal de Valenciennes a reconnu douze hommes coupables d’agression sexuelle sur une adolescente de 14 ans rencontrée grâce au site. 

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