Ses trois fondateurs - La Poste Santé & Autonomie, CPage et les Hospices Civils de Lyon avec Hospis - ambitionnent de développer un SIH de nouvelle génération, centré sur la donnée, ouvert, interopérable et souverain. Ils ont lancé leur initiative lors du salon SantExpo 2025.

L’Alliance SIH porte l’idée de dissocier la donnée des applications qui la consomment, de centraliser les informations dans un référentiel unique, et de permettre à chaque établissement de santé de concevoir ou d’intégrer ses propres outils, sans créer de dépendance technologique. Elle fonde cette transformation sur trois standards internationaux complémentaires (openEHR, FHIR et OMOP-CDM), dans le but de favoriser l’interopérabilité, la souveraineté numérique, l’efficience, et l’innovation médicale notamment par l’IA. 


Car aujourd’hui, chaque hôpital français jongle avec des dizaines, voire des centaines de logiciels. Ces systèmes, souvent propriétaires, peu communicants, génèrent un océan de données, dont près de 97% ne sont jamais exploitées. Cette fragmentation des SIH engendre des risques sécuritaires, des coûts élevés, des erreurs évitables et une perte significative pour la recherche comme pour l’innovation. 


« Les réussites observées à l’étranger nous montrent qu’il est possible de sortir de cette logique d’empilement d’applications pour construire des systèmes sobres, efficaces et centrés sur la donnée », estime Dominique Pon, directeur général de La Poste Santé & Autonomie, dans le Livre Blanc  «Pour des Systèmes d’Information Hospitaliers, ouverts, souverains et centrés sur les données» édité par l’Alliance SIH. Ce recueil dresse l’état des lieux de la transformation numérique du système hospitalier avant de détailler les atouts et les modalités de déploiement d’une architecture informatique data centrée. Des exemples d’initiatives internationales, notamment au Royaume-Uni, en Allemagne, aux Etats-Unis et en Catalogne, y sont présentées.

Un référentiel unique, partagé, éthique et souverain pour organiser les données


David Boussard, directeur général de CPage, l’affirme : « Dans un contexte de fortes tensions budgétaires touchant l’hôpital public, notre modèle doit conjuguer maîtrise des dépenses et préservation de notre capacité d’innovation. Au travers de cette alliance, nous favorisons le co-développement tout en optimisant nos coûts de production…». Ce virage technologique poursuit aussi un objectif de souveraineté numérique. Alors que les principaux acteurs capables de proposer ce type d’architecture sont aujourd’hui étrangers, la création d’une solution française et européenne constitue un gage de maîtrise des données de santé. Afin de proposer rapidement des solutions concrètes basées sur les standards internationaux, l’Alliance SIH s’appuie sur l’expertise de la société Better, acteur européen qui a accompagné avec succès d’autres pays et institutions dans le déploiement de systèmes data centrés, ainsi que sur celle de Maincare, filiale de Docaposte.
Le déploiement d’une Digital Health Platform, fondée sur les standards openEHR et FHIR, et sur des outils de développement low-code, constitue la première étape de cette transformation. Elle servira de socle à la duplication progressive des data issues de systèmes existants et accueillera tous les futurs développements. L’Alliance SIH prévoit une migration progressive vers cette architecture ouverte mais attend des résultats concrets rapides : ergonomie modernisée, cohérence renforcée entre les modules et accès unifié aux données. Les premiers cas d’usage seront mis en œuvre dès la fin de l’année dans les établissements partenaires. Les avantages attendus : une meilleure coordination des soins, une médecine personnalisée, un pilotage simplifié des établissements de santé, une accélération de la recherche et de l’innovation…

Une démarche nécessairement collective


L’Alliance SIH est une initiative ouverte au service de l’intérêt général. Tous les acteurs partageant les valeurs de souveraineté, d’ouverture et d’éthique de l’Alliance sont invités à la rejoindre, afin de favoriser l’émergence d’un standard ouvert, reconnu et adopté à grande échelle. Car, comme le souligne Dominique Pon, cette transformation ne sera véritablement un succès que si elle est portée collectivement.  
« Nous avons prévu de prendre rendez-vous avec les acteurs publics concernés tels que la Délégation au Numérique en Santé et l’Agence du Numérique en Santé, confie-t-il. Les deux précédentes feuilles de route du numérique en santé ont posé les bases des couches d’infrastructure, notamment pour l’INS (Identité Nationale de Santé) et la MSSanté (messagerie sécurisée). Et il existe quelques doctrines relativement larges autour de la structuration du SIH. Nous allons donc mettre à disposition des autorités publiques nos travaux pour les aider à accélérer une normalisation de l’architecture du SIH ».  

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