Les forces de l’ordre de 11 pays mettent hors ligne le site de LockBit
Les autres conséquences de cette opération, baptisée « Cronos », seront connues « prochainement ».
Une opération de police internationale a pris le contrôle, le 19 février 2024, du site sur le darknet du gang de rançongiciel russophone LockBit. Les cybercriminels se servaient de ce site vitrine pour afficher la liste de leurs victimes et de leurs demandes de rançon, et à publier les données volées. Un message indiquant « ce site est sous-contrôle des forces de l’ordre » remplace désormais sa page d’accueil.
Menée par l’Agence nationale contre le crime britannique, en collaboration avec le FBI, cette opération internationale, baptisée « Cronos », a réuni les forces de l’ordre de 11 pays, dont la Gendarmerie nationale française. L’Allemagne, l’Australie, le Canada, les États-Unis, la Finlande, la France, le Japon, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse y ont participé.
La coalition précise qu’elle donnera « prochainement » plus d’informations sur l’opération Cronos. Son impact sur l’infrastructure technique et les activités de LockBit reste donc incertain. Peu de chances toutefois que Cronos débouche sur d’importantes arrestations, la majorité des chefs du gang vivant en Russie.
LockBit est, de loin, le plus important Ransomware-as-a-Service du monde. Il est responsable de plus de 2 000 attaques identifiées. Il compte probablement des centaines d’affiliés, qui visent autant les PME que les cibles plus visibles, publiques ou privées.
En France, des membres de LockBit ont notamment attaqué l’hôpital de Corbeil-Essonnes, le groupe de cosmétiques Nuxe, La Poste Mobile, le département du Loiret, la société Voyageurs du Monde et une branche de Thales. À l’international, leurs plus spectaculaires opérations ont frappé la Royal Mail, l’équipementier automobile Continental, l’administration de Californie, le port de Lisbonne ou la chaîne de fast-food Subway.