“Une nouvelle ère pour la cyberguerre”, selon l’ENISA

Ce 3 novembre 2022, l’ENISA a publié son rapport d’activité annuel, couvrant une période allant de juillet 2021 à juillet 2022, qui indique notamment que l’invasion de l’Ukraine par la Russie a ouvert « une nouvelle ère pour la cyberguerre », et une « nouvelle façon » de mener des campagnes de désinformation.

Dans le détail, le rapport pointe l’apparition de cyberattaques coordonnées avec des actions militaires sur le terrain, dans le but de « dégrader les infrastructures critiques et perturber les moyens de défense ».

Le texte indique également une forte hausse des actions menées par des hacktivistes soutenant ouvertement l’un des deux camps. L’ENISA dénombre pas moins de 70 groupes différents engagés dans le conflit, avec parfois des attaques à haut niveau de sophistication.

L’agence européenne estime surtout que cette tendance est faite pour durer : “En raison de l’instabilité de la situation internationale, nous nous attendons à voir davantage de cyberopérations motivées par la géopolitique dans un avenir proche ou à moyen terme”.

Les cybermenaces les plus fréquentes restent par ailleurs les rançongiciels et les attaques DDoS, ces dernières devenant “plus importantes et plus complexes”, et ciblant de plus en plus les réseaux mobiles et l’IoT. Les entités les plus touchées par des cyberattaques demeurent les gouvernements et administrations publiques.

« Le contexte mondial actuel entraîne inévitablement des changements majeurs dans le paysage des menaces de cybersécurité. Nous entrons dans une phase qui nécessitera des stratégies d’atténuation appropriées pour protéger tous nos secteurs critiques, nos partenaires industriels et donc tous les citoyens de l’UE », synthétise le directeur de l’ENISA, Juhan Lepassaar.