Les principales sociétés, les développeurs et les fabricants de composants informatiques, membres du « Consortium Computer Engineering » (CCE), ont soumis un projet de loi à la Douma, la chambre basse du parlement russe. Objectif : renforcer la protection de ses entreprises de hautes technologies face aux sanctions occidentales.

Renforcer la résilience des entreprises russes face aux sanctions économiques qui touchent le pays. C’est ce qui apparaît, en substance, dans le projet de loi déposé par les sociétés membres du CCE à la Douma, la chambre basse du parlement russe.

Pour rappel, le CCE est une alliance de plusieurs entreprises technologiques russes qui ont décidé de s’unir pour faire face aux sanctions occidentales qui frappent leur pays depuis plusieurs années. À l’origine, le CCE était une organisation à but non lucratif créée en 1986, durant la période soviétique. Son objectif premier était de promouvoir le développement de l’ingénierie informatique par le biais de la recherche et de l’enseignement interdisciplinaires.

Le CCE a joué un rôle essentiel dans l’avancement du domaine de l’informatique et de l’ingénierie en Russie. En 2014, après l’annexion de la Crimée par la Russie, cet organisme s’est « militarisé ». A présent, les membres du consortium s’organisent pour résister aux sanctions occidentales. Il est composé de plusieurs entreprises de premier plan dans le domaine des technologies de l’information et de la communication, telles que Rostelecom, Sberbank, Yandex, Mail.ru, Kaspersky Lab etc.

Sanctions contre les fabricants

Quant au projet législatif, il « propose d’inclure dans la liste des informations de contre-sanction les rapports comptables (financiers) et autres des sociétés russes engagées dans le développement et la production de produits électroniques figurant dans le registre unifié des produits électroniques russes ou dans le registre des organisations opérant dans l’industrie électronique, y compris certaines informations contenues dans lesdits documents, ainsi que des données sur leurs fondateurs et leurs organes de gestion », selon TASS, l’agence de presse d’État, qui a obtenu une copie de ce projet de loi.

La diffusion de ces données pourrait conduire à l’introduction de nouvelles sanctions à l’encontre des fabricants, lit-on dans la note. Selon le document, les rapports et autres informations seront réservés aux services payants sur Internet, tels que « rusprofile.ru », « sbis.ru » et autres marchés publics dans le secteur de l’électronique.

On apprend notamment, à la lecture du document, que « tout en conservant l’obligation de publier les principaux documents relatifs aux marchés publics (notification, documentation de l’appel d’offres) sur zakupki.gov.ru, qu’il est proposé que les contrats d’État ne soient pas mis à la disposition du public. Et que les informations sur les protocoles et autres décisions des organes autorisés, conformément aux exigences et procédures établies, qui contiennent des données sur les fabricants et les participants aux marchés publics, soient rendues indisponibles ».

Ces entreprises ont décidé de collaborer pour développer des solutions technologiques innovantes, notamment dans les domaines de la sécurité informatique, du cloud, de l’intelligence artificielle, etc. Le consortium a été créé avec le soutien du ministère russe de l’Industrie et du Commerce et comprend notamment Aquarius, Baikal Electronics, Yadro, iRU, Depo Computers et Kraftway.

Volonté de souveraineté technologique

Aujourd’hui, le CCE vise à renforcer la souveraineté technologique de la Russie et de réduire sa dépendance vis-à-vis des fournisseurs étrangers, en particulier américains. Les sanctions occidentales ont eu en effet des conséquences significatives sur l’industrie technologique russe. Elles ont limité l’accès aux technologies et aux financements étrangers et découragé les investissements étrangers dans ce secteur.

Le consortium souhaite donc développer des solutions locales aux technologies étrangères, en s’appuyant sur les compétences et les ressources des entreprises russes. Cette stratégie vise à réduire les risques de perturbations économiques et technologiques liées aux sanctions occidentales, tout en favorisant l’innovation et la croissance de l’industrie technologique russe.

La CCE a déjà lancé plusieurs projets ambitieux : création d’une plateforme nationale de cloud computing, développement d’un système d’exploitation russe pour les ordinateurs et les smartphones, mise en place d’un réseau de communication sécurisé pour les entreprises et les institutions publiques.

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