L’enregistreur de noms de domaine est mis en cause pour son laxisme avec les cybercriminels pratiquant le phishing

Meta a déposé plainte contre Freenom, un enregistreur de noms de domaine néerlandais, le 3 mars 2023, pour violation de marques déposées. Meta reproche à Freenom sa complaisance, voire sa complicité, avec les entreprises cybercriminelles utilisant ses services.

Freenom propose en effet depuis sa création d’enregistrer gratuitement des noms de domaine pour cinq « domaines nationaux de premier niveau » (« country code top-level domain », ou ccTLD). Il s’agit des domaines en .cf (République centrafricaine), .ga (Gabon), .gq (Guinée équatoriale), .ml (Mali) et .tk (îles Tokélaou).

En 2021, la Commission européenne a estimé que ces cinq ccTLD figuraient parmi les dix domaines de premier niveau (TLD) les plus utilisés par les hameçonneurs. « Les cinq ccTLD que fournit Freenom sont des TLD de choix pour les cybercriminels, parce que Freenom fournit des services d’enregistrement de noms de domaine gratuits et protège l’identité de ses clients, même après avoir reçu la preuve que les noms de domaine sont utilisés à des fins illégales », lit-on dans la plainte.

« Même après avoir été informé d’infractions ou d’hameçonnages menés par ses clients, Freenom continue d’accorder des licences pour de nouveaux noms de domaine illicites à ces mêmes clients », ajoute Meta. Freenom monétiserait même le trafic des domaines contrefaits, en y ajoutant des liens publicitaires vers d’autres sites.

L’action en justice de Meta vise également à obtenir l’identité de vingt clients de Freenom. Ces derniers auraient utilisé des domaines contrefaits pour mener de nombreuses campagnes de phishing contre des utilisateurs de Facebook, Instagram et WhatsApp.

Dans la plainte, on apprend que les propriétaires de Freenom sont suspectés d’être à la tête « d’un réseau de sociétés créées pour faciliter le cybersquattage, au profit de Freenom ». D’autres services de ccTLD auraient ainsi été créés « pour dissimuler des actifs, s’assurer que des activités illégales telles que le cybersquattage et l’hameçonnage ne sont pas détectées, à l’avantage de Freenom ».

Depuis le 6 mars 2023, trois jours après la plainte, l’enregistrement de nouveaux noms de domaine sur Freenom est impossible, « en raison de problèmes techniques ». La société pourrait faire l’objet d’une mesure disciplinaire de l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN), l’entité à but non lucratif qui supervise l’assignation de noms de domaines.

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