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Eric Salobir est président de la Human Technology Foundation, un think tank international dédié à l’impact de la technologie sur l’humain et la société. Il partage dans cet entretien son opinion sur les problématiques éthiques autour des nouveaux usages de l’intelligence artificielle, notamment les IA génératives à l’image de ChatGPT, et l’émergence de l’identité numérique.

Eric Salobir, vous avez un profil tout à fait atypique, pouvez-vous vous présenter ?

Je suis le président de la Human Technology Foundation, qui est un think tank international qui travaille sur l’impact des technologies sur l’humain et sur la société. Nous aidons les gouvernements et les entreprises à développer des technologies au bénéfice de l’humain et de l’intérêt général.

En même temps je suis membre du Conseil national du numérique et il se trouve que je suis prêtre dominicain. A ce titre-là, je conseille aussi le Vatican sur ces questions liées aux technologies notamment l’IA et le partage de la donnée.

Parlons de l’identité numérique mais avant tout, comment la définiriez-vous ?

L’identité numérique, en deux mots, c’est la clé de notre vie numérique. C’est avec cela que l’on va s’identifier pour avoir accès à des sites Internet, peut-être un jour au Métavers, au Web3 et en même temps, de plus en plus, elle commence à avoir un impact sur notre vie physique.

C’est-à-dire qu’à partir du moment où l’identité numérique, par exemplke sur la base d’un QR Code, permet de prouver que je suis majeur, pour prouver mon identité ou prouver que j’ai tel ou tel attribut caractéristique, par exemple si je suis médecin, que je montre un QR Code et que je peux passer en cas d’urgence sur une scène en cas d’accident. C’est ce que l’identité numérique permet de faire.

C’est donc à la fois une clé pour prouver qui l’on est mais aussi pour porter un wallet, un portefuille nous permettant d’avoir tous nos attributs, toutes nos informations et c’est de plus en plus la clé de nos vies. C’est pour cela que cela devient quelque chose de stratégique. C’est pour cela que les Etats cherchent à garder une forme de contrôle mais ils l’ont de moins en moins car finalement mon passeport, je le sors de moins en moins. Et en même temps, les sociétés privées essaient toutes de mettre la main dessus.

La question sera : qui sera le tiers de confiance de l’identité numérique ? Est-ce qu’il faut viser du côté des États ou des grandes entreprises de la tech ou de tiers de confiance comme l’Imprimerie nationale ou La Poste en France, par exemple, qui proposent des solutions d’identité numérique ? Quelque part, ils sont garant de l’intérêt général.

Quelles sont vos craintes autour de l’identité numérique surtout face aux géants américains souverains ?

Le premier risque concernant l’identité serait de ne pas l’utiliser. Ce serait de prendre du retard en Europe par rapport aux Etats-Unis, par rapport à la Chine où il est quasiment obligatoire d’utiliser des QR Codes et des éléments d’identité numérique. Ne pas avoir d’utilisateurs, c’est ne pas avoir de marché. En ayant pas de marché, nous n’avons pas d’entreprises et sans entreprises, on ne soit pas sur la carte.

Je veux que l’Europe pèse d’un poids fort. On a des acteurs de l’identité numérique, comme Thales. Il faut que ces gens-là puissent peser. Il faut que, petit à petit les citoyens européens prennent à la fois confiance et apprennent à utiliser ces outils-là mais pour cela, il faut que cette identité numérique soit digne de confiance, suffisamment ouverte et décentralisée, interopérable. Qu’elle permette ce que l’on appelle la minimisation de la donnée. C’est-à-dire que je puisse vous partager le minimum d’informations requises comme juste mon âge mais pas mon nom.

Cela permet effectivement de donner de la confiance, c’est un facteur de confiance et en même temps. Nous avons monté, avec l’institut McCourt, un projet d’étude pour essayer de regarder les cas d’usage qui pourraient vraiment être au service du citoyen, ceux qui existent déjà, ceux qu’on peut imaginer, décortiquer et voir comment on peut résoudre les problèmes éthiques et voir les difficultés qui restent encore.

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