Dans un contexte international tendu marqué par la guerre en Ukraine et l’accroissement des cyberattaques, retour sur la table ronde « Gestion de crise cyber » du FIC 2021, au cours de laquelle le général Philippe Geay De Montenon, adjoint au Commandant de la Cyberdéfense (COMCYBER), a évoqué la part centrale des moyens humains dans la montée en puissance de la cyberdéfense des armées, principale force opérationnelle renforcée dans la loi de programmation militaire.

Quelle est la typologie des cyberattaques visant l’armée française ?

L’armée française peut en effet faire face à trois types d’attaques, par ordre décroissant de gravité :

  • la prise de contrôle ou le sabotage de systèmes de commandes connectés, notamment ceux pilotant des armes (avions, bateaux, chars…) ;
  • le vol d’informations sensibles, pour connaître les capacités et les intentions des Armées ;
  • la propagande, la désinformation et la délégitimisation des opérations militaires françaises.

Considérant les enjeux et l’ampleur des risques, le Commandant de la Cyberdéfense (COMCYBER) s’applique à renforcer au maximum ses capacités de prévention et de détection des attaques, et milite pour un renforcement de la cybersécurité chez ses principaux fournisseurs de systèmes d’armes et d’information.

En 2019, la ministre des Armées, Florence Parly, a ainsi signé une convention cyber avec les 8 principaux industriels de défense de France (Airbus, Ariane Group, Dassault Aviation, MBDA, Naval Group, Nexter, Safran et Thales), qui les engage, ainsi que leurs sous-traitants, à améliorer la cybersécurité « by design » de leurs équipements.

Une « montée en puissance » inédite de la cyberdéfense des Armées, avec près de 2 000 cyber-combattants recrutés d’ici 2025.

Cet effort s’accompagne d’une forte montée en puissance des moyens humains de la cyberdéfense des Armées, qui est la principale force opérationnelle renforcée dans le cadre de la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025.

Le général Philippe Geay De Montenon, adjoint du général Didier Tisseyre, Commandant du COMCYBER, pointe à cette occasion qu’à l’échelle des budgets militaires, « le cyber, c’est pas cher ! ». En effet, sur les 300 milliards d’euros de budget de la LPM, la cybersécurité ne représente que 1,7 milliard d’euros.

En revanche, la cybersécurité « coûte » énormément en moyens humains, elle impose un recrutement ciblé de personnels hautement qualifiés pour pouvoir répondre aux défis de la cyberdéfense du pays.

La ministre des Armées a d’ailleurs profité du FIC pour annoncer le recrutement de 770 cyber-combattants supplémentaires d’ici 2023, en plus des 1 100 déjà prévus par la LPM. D’ici deux ans, le pays comptera donc 5 000 cyber-combattants. Aucune force opérationnelle de France n’avait jamais connu une telle hausse d’effectif en aussi peu de temps.

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