Le patron de TikTok auditionné par le Congrès américain

Les liens de l’application avec le gouvernement chinois étaient au cœur des débats

La commission parlementaire de l’Énergie et du Commerce du Congrès des États-Unis a auditionné le CEO de TikTok, Shou Zi Chew, le 23 mars 2023. Le réseau social, développé par la société chinoise ByteDance, est sous le feu de nombreuses critiques.

TikTok a ainsi été reconnu coupable, fin 2022, d’avoir aidé à espionner des journalistes. Sa direction a également admis que des données d’utilisateurs du monde entier étaient accessibles depuis son siège chinois.

En réaction, la Maison-Blanche, la Commission européenne, les gouvernements canadien et britannique ont récemment interdit à leurs fonctionnaires d’utiliser TikTok. Les États-Unis envisagent même de bannir l’application si ByteDance refuse de la céder à un acteur non-chinois.

Face aux parlementaires, Shou Zi Chew a reconnu que TikTok conservait d’anciennes données d’utilisateurs américains sur des serveurs accessibles à des employés chinois. Il a promis qu’elles seraient toutes effacées d’ici fin 2023.

La présidente de la commission, Cathy McMorris Rodgers, l’a attaqué sur les liens entre le Parti communiste chinois et TikTok, accusé d’espionner l’Occident. « Le gouvernement chinois ne possède pas et ne contrôle pas ByteDance. C’est une entreprise privée », s’est défendu Shou Zi Chew.

« Je ne crois pas qu’il existe réellement un secteur privé en Chine », a rétorqué la représentante Anna Eshoo. Elle a rappelé qu’une loi chinoise impose aux entreprises du pays de partager leurs données si Pékin leur demande.

Les élus ont aussi reproché à TikTok ses algorithmes de recommandation, notamment leur tendance à mettre en avant des contenus dangereux. Ils citent les cas d’enfants s’étant suicidés après avoir été exposés à de nombreuses vidéos non sollicitées sur le suicide.

« Vous savez que TikTok pourrait être conçu pour minimiser les dommages qu’il cause aux enfants, mais la décision a été prise de rendre les enfants accros au nom des profits », a ainsi plaidé la représentante américaine Doris Matsui.