Une enquête de Trend Micro se penche sur les questions de genre dans les milieux cybercriminels

La société de cybersécurité Trend Micro a récemment publié une enquête portant sur le « genre dans la cybercriminalité ». Il n’existe certes aucune statistique fiable sur le nombre de femmes cybercriminelles. Mais l’anonymat imposé par ce milieu le rend, selon Trend Micro, plutôt ouvert aux « talents » féminins.

« Le cybercrime est l’une des communautés en ligne les plus méritocratiques, où les personnes ne sont appréciées qu’en fonction de leurs compétences et de leur expérience – et non de leur sexe – lorsqu’il s’agit de faire des affaires », lit-on dans l’enquête menée par la chercheuse Mayra Rosario Fuentes.

Les remarques sexistes existent toujours dans les forums cybercriminels mais leur fréquence a nettement diminué. Elles se retrouvent d’ailleurs surtout chez les criminels de faible niveau. Plus le forum est « professionnel », moins les questions de genre sont prégnantes. Trend Micro n’a d’ailleurs « trouvé aucune preuve qu’un acteur ait été empêché de participer à un rôle en raison de son sexe ».

Mayra Rosario Fuentes rappelle qu’au niveau mondial, « les femmes sont aujourd’hui plus nombreuses à occuper des emplois dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques ». La majorité des personnes œuvrant dans la cybercriminalité étant issu de ces secteurs, les femmes devraient aussi y être de plus en plus présentes.

En utilisant un analyseur de texte, Trend Micro a estimé à 30% environ la proportion de femmes dans les participant(e)s des forums cybercriminels XSS (russophone) et Hackforums (anglophone).

Mayra Rosario Fuentes rappelle qu’on ne peut rien en déduire sur le nombre précis de femmes dans les organisations cybercriminelles. Elle estime toutefois la présence féminine dans le cybercrime très largement sous-évaluée par les autorités et les chercheurs. Elle recommande donc aux enquêteurs d’arrêter d’estimer qu’un cybercriminel est forcément un homme.

« Les préjugés sexistes, qu’ils soient explicites ou implicites, peuvent gravement compromettre une enquête criminelle. Dans de nombreux cas, l’enquête et l’interrogatoire d’un suspect de sexe féminin requièrent un état d’esprit différent », expose-t-elle.

Mayra Rosario Fuentes propose d’ailleurs un changement de vocabulaire dans le traitement des affaires cybercriminelles. Les enquêteurs devraient ainsi utiliser des pronoms pluriels neutres (« them » ou « they »), plutôt que des pronoms masculins (« he », « his » ou « him ») pour désigner les suspects. Trend Micro indique d’ailleurs fonctionner ainsi depuis plusieurs années.

Restez informés en temps réel
S'inscrire à
la newsletter
En fournissant votre email vous acceptez de recevoir la newsletter de Incyber et vous avez pris connaissance de notre politique de confidentialité. Vous pourrez vous désinscrire à tout moment en cliquant sur le lien de désabonnement présent dans tous nos emails.
Restez informés en temps réel
S'inscrire à
la newsletter
En fournissant votre email vous acceptez de recevoir la newsletter de Incyber et vous avez pris connaissance de notre politique de confidentialité. Vous pourrez vous désinscrire à tout moment en cliquant sur le lien de désabonnement présent dans tous nos emails.