Apple : iMessage doit-il se soumettre au DMA ?
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Google et quatre opérateurs téléphoniques veulent que la messagerie instantanée d’Apple respecte les contraintes imposées aux « gatekeepers » en terme d’interopérabilité.
Google s’est récemment associé à quatre opérateurs téléphoniques (Orange, Vodafone, Deutsche Telekom et Telefonica) pour alerter la Commission européenne sur iMessage. Selon leur courrier, il ne fait « aucun doute » que la messagerie instantanée d’Apple est un « gatekeeper » au sens du Digital Market Act (DMA).
Ce règlement européen imposera, à partir de mars 2024, de fortes contraintes aux services numériques émanant de géants du secteur et comptant au moins 45 millions d’utilisateurs mensuels (ou 10 000 clients professionnels) dans l’UE. En septembre 2023, la Commission européenne a lancé une enquête pour savoir si le DMA devait s’appliquer à iMessage. Même si Apple ne communique pas sur son nombre d’utilisateurs européens, il dépasse très probablement les 45 millions.
On peut lire dans le courrier qu’il est reproché à iMessage son incompatibilité avec le protocole RCS utilisé par Android, Google et la totalité des opérateurs téléphoniques, ce qui contreviendrait au DMA. Utiliser iMessage avec un appareil Android impose en effet de se limiter à la norme SMS. Cela empêche de profiter de nombreuses fonctionnalités comme le chiffrement des discussions, les indicateurs « message lu » ou la diffusion de vidéos en bonne qualité.
Google et les quatre opérateurs demandent donc à la Commission de forcer Apple à rendre iMessage interopérable avec Android et la norme RCS. Ils espèrent ainsi briser le système fermé d’iOS, un des principaux atouts marketing d’Apple.