Le Citizen Lab publie un rapport sur Paragon, un éditeur israélien de spywares

Parmi les clients de son logiciel-espion Graphite figureraient notamment des entités gouvernementales d'Australie, du Canada, de Chypre, du Danemark, d'Israël et de Singapour.

Le Citizen Lab, le groupe de recherche de l’université de Toronto sur les logiciels-espions, a publié, le 19 mars 2025, un rapport sur les opérations de la société israélienne Paragon Solutions. Fondée en 2019, cette dernière commercialise notamment le spyware Graphite. Elle affirme imposer des garanties pour éviter toute utilisation abusive de ses outils.

Le Citizen Lab est parvenu à cartographier l’infrastructure de Graphite, identifiant ainsi 150 adresses IP de clients probables du spyware. Plusieurs appartiennent à des entités gouvernementales, issues de six pays : Australie, Canada, Chypre, Danemark, Israël et Singapour. L’enquête a également révélé des liens entre Paragon et la Police provinciale canadienne de l’Ontario, et des preuves d’un usage régulier de logiciels-espions par cette dernière.

Le Citizen Lab évoque également son rôle dans l’identification et la remédiation d’une faille zero-day dans WhatsApp, exploitée activement par Graphite. La messagerie instantanée de Meta a révélé cette affaire, le 31 janvier 2025, en précisant avoir informé 90 personnes qu’un spyware de Paragon avait infecté leur smartphone. Plusieurs membres de la société civile italienne étaient concernés.