La démission de Chris Krebs, ancien directeur de la CISA et figure respectée du secteur de la cybersécurité, vient raviver les tensions entre la Maison Blanche et certains acteurs clés de la tech. Désigné la semaine dernière comme cible d’un décret présidentiel signé par Donald Trump, Krebs a quitté son poste de directeur des politiques publiques chez SentinelOne, estimant que sa présence nuisait à l’entreprise. Une décision contrainte, selon lui, par une campagne de représailles politiques orchestrée par l’ex-président à l’encontre de ceux qu’il juge insuffisamment loyaux.

Ce nouvel épisode s’inscrit dans un contexte américain particulièrement tendu pour les professionnels de la cybersécurité. Le décret présidentiel, sans précédent, a retiré les habilitations de sécurité à Krebs ainsi qu’aux employés de SentinelOne, sans explication publique sur les raisons ayant motivé cette mesure. Le choix de s’en prendre à une entreprise privée reconnue pour ses efforts contre les cybercriminels interroge et inquiète en coulisses. Un expert du secteur, sous couvert d’anonymat, y voit un signal dangereux : « Cela confirme à l’administration qu’elle peut intimider et s’en tirer. »

Alors que les États-Unis se préparent à une nouvelle élection présidentielle, la cybersécurité redevient un enjeu stratégique autant qu’un champ de bataille politique. Entre la résurgence des campagnes de désinformation, l’explosion des attaques par ransomware ciblant infrastructures critiques et hôpitaux, et la politisation de la sécurité numérique, les professionnels du secteur avancent sur une ligne de crête.

En dépit de la sympathie exprimée en privé pour Krebs, aucune des 33 entreprises interrogées par Reuters n’a osé commenter publiquement cette affaire. Un silence révélateur d’un climat d’autocensure dans un secteur pourtant habitué à défendre les libertés individuelles et l’intégrité des systèmes.

Chris Krebs, de son côté, affirme vouloir consacrer son énergie à contester le décret de Trump. Le fondateur de l’agence CISA, salué pour sa gestion des élections de 2020 et sa communication claire face aux théories du complot, se retrouve de nouveau à la croisée des chemins entre cybersécurité et défense démocratique.

Une affaire à suivre de près, tant elle révèle les nouvelles lignes de fracture entre politique et technologie dans une Amérique de plus en plus polarisée.

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