Fort rebond des paiements de rançon au premier semestre 2023

Une étude récente de Chainalysis révèle une hausse du montant total estimé des rançons encaissées par les gangs de ransomware au premier semestre 2023. Il s’établit à 449,1 millions de dollars (399,7 millions d’euros), contre 273,3 millions de dollars (243,3 millions d’euros) au premier semestre 2022.

Cette augmentation s’inscrit à la suite d’une baisse très sensible entre l’année 2021 et l’année 2022. Les rançons versées avaient chuté de 766 millions de dollars (681,8 millions d’euros) en 2021 à 457 millions de dollars (406,8 millions d’euros) en 2022. Chainalysis attribuait cette tendance à un plus grand nombre de victimes refusant de payer la rançon, incitées par des législations qui découragent ces paiements.

Durant le premier semestre 2023, les paiements illicites pour d’autres activités cybercriminelles, comme les escroqueries, ont continué de baisser, avec un recul de 65%. Seules les rançons sont donc nettement reparties à la hausse.

« Pourquoi ce revirement de situation ? D’une part, la chasse au gros gibier – c’est-à-dire le ciblage, par les auteurs de ransomwares, de grandes organisations aux moyens financiers importants – semble avoir rebondi après une accalmie en 2022. Parallèlement, le nombre de petites attaques réussies a également augmenté », peut-on lire dans le rapport.

Chainalysis estime aussi que certains opérateurs de rançongiciels russes s’étaient détourné en 2022 des cyberattaques d’inspiration financière pour participer à la cyberguerre contre l’Ukraine. Plusieurs d’entre eux auraient repris cette année leurs activités d’origine.

Le rapport indique enfin que les plus importants groupes de rançongiciels visant des cibles précises, comme Clop et Black Basta, sont particulièrement virulents cette année. Ils auraient ainsi frappé, au premier semestre 2023, « de plus grandes organisations pour plus d’argent ».