L’opération, coordonnée par Europol, a conduit à la déconnexion de l’application, à trois arrestations et à la saisie de 2,3 millions de messages échangés.

Europol a annoncé, le 3 décembre 2024, que les autorités françaises et néerlandaises avaient coordonné le démantèlement de Matrix, une messagerie chiffrée dédiée aux criminels. L’opération, démarrée voici 3 mois, a fédéré les forces de l’ordre allemandes, espagnoles, françaises, italiennes, lituaniennes et néerlandaises, et a conduit à la déconnexion des serveurs de l’application.

La police néerlandaise avait découvert Matrix en 2021, sur le smartphone d’un criminel condamné pour le meurtre du journaliste Peter de Vries. L’application avait pris le relai des messageries Encrochat et Sky ECC, respectivement démantelées en juin 2020 et mars 2021. Matrix proposait selon Europol une infrastructure « techniquement plus complexe » que ces prédécesseuses, avec un système de chiffrement plus abouti. Le prix d’un smartphone équipé variait entre 1 300 et 1 600 euros.

La messagerie s’appuyait sur une quarantaine de serveurs, les principaux étant situés en France et en Allemagne. Les polices française et néerlandaise sont parvenues à les infiltrer, et ont ainsi pu déchiffrer 2,3 millions de messages, échangés par les 8 000 inscrits au service criminel. Ces conversations devraient permettre l’ouverture de nombreuses enquêtes judiciaires, notamment pour des faits de blanchiment d’argent, de trafic d’armes et de stupéfiants.

Les forces de l’ordre ont par ailleurs mené des perquisitions en France, en Espagne et en Lituanie. Elles ont conduit à trois arrestations, dont celle d’un citoyen lituanien soupçonné d’être le chef du réseau criminel, appréhendé en France. Les polices impliquées ont également saisi 145 000 euros en liquide, 500 000 euros en crypto-monnaie, quatre voitures, plus de 970 téléphones et une villa en Espagne d’une valeur de 15 millions d’euros.

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