Dans une interview accordé à Numerama, le général Thierry Bauer, adjoint du COMCYBER, évoque notamment la guerre informationnelle

Le général Thierry Bauer, adjoint du COMCYBER, a accordé à Numerama un entretien sur l’action de l’armée française dans le cyberespace, publié le 27 avril 2023. Il y évoque en particulier l’exercice Orion, lancé en février 2023 sur tout le territoire français, qui simule une invasion du pays.

« L’exercice a été préparé en amont de l’invasion de la Russie, mais ressemble globalement à la situation des premiers jours en Ukraine. Naturellement, nous avons travaillé sur la défense des systèmes, mais cela a aussi été l’occasion de passer à l’offensive et de lutter dans le champ informationnel », indique le général Bauer.

Il détaille plus globalement les efforts déployés par l’armée française pour faire face aux campagnes d’influence et de désinformation dans le cyberespace. Il rappelle que la France s’interdit de contre-attaquer en utilisant les méthodes d’États rivaux, comme « créer des milliers de comptes », « lancer des botnets » ou « piloter des chaînes d’information à l’étranger ». L’allusion à la Russie est transparente.

« Évidemment, comme dans toutes les guerres, tous les acteurs ne jouent pas selon les mêmes règles », synthétise le général Bauer. Il reconnaît que la France a donc « du mal à gagner ce combat », et a « déjà perdu » des batailles informationnelles. « Quand je vois des manifestations téléguidées par nos compétiteurs bloquer des convois militaires français dans certains pays, j’en conclus que nous devons encore intensifier notre travail dans le champ informationnel », affirme-t-il.

Il évoque la difficulté à lutter contre le doute généralisé généré par ces adversaires. Les experts cyber de l’armée française ont toutefois déjà réussi à prouver publiquement la fausseté de campagnes de désinformation. « Le cas le plus évident est celui de la base de Gossi au Mali après le départ des troupes françaises et le faux charnier organisé à cette occasion », indique le général Bauer.

Il rappelle également que la France dispose d’une importante capacité cyber offensive, qui dissuade certains acteurs étatiques d’attaquer le pays. Il pointe également d’autres missions du COMCYBER, comme la collecte d’informations sur des acteurs menaçants (étatiques ou terroristes), ou la cyberdéfense des activités critiques.

Le colonel Ludovic Martin, chef du pôle innovation et ressources du COMCYBER, évoque quant à lui les équipes de hackers éthiques de l’armée française. Ces derniers ont notamment pour mission de détecter les failles dans les systèmes critiques de l’armée française. Le COMCYBER cherche à recruter des profils de ce type, notamment en visant les plus jeunes, par des concours de hacking.

« À noter que nos hackers ne sont pas qu’en pull à capuche, ils sont en treillis aussi », conclut malicieusement le général Ludovic Martin.

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