Selon un document de recherche publié par la Cyber Rescue Alliance en 2022, presque toutes les entreprises dans le monde ont déjà été ciblées par des attaques par phishing. Dans 12 % des attaques réussies, les attaquants ont eu un accès total aux données de l’entreprise pendant plus d’un an avant que le ransomware ne chiffre les données.

Selon les chercheurs en sécurité de Check Point Research (CPR), les cyberattaques ont augmenté de 27 % en 2022 par rapport à 2021, et ce chiffre devrait exploser en 2023. Dans ce contexte, les technologies de l’IA sont à l’origine d’attaques de plus en plus sophistiquées et efficaces. On mesure donc rapidement la gravité de la situation. Auparavant, les attaques étaient principalement menées par des pirates professionnels ou des cybercriminels disposant de l’expertise nécessaire.

Toutefois, de plus en plus d’attaques sont menées par des cybercriminels ne disposant pas de connaissances informatiques approfondies. Ce phénomène s’explique principalement par l’utilisation croissante des technologies de l’IA qui aident les pirates inexpérimentés à mener des attaques professionnelles pouvant également toucher des utilisateurs expérimentés ou des professionnels de l’informatique.

Le Ransomware-as-a-Service (RaaS) va encore plus loin. Il s’agit d’une évolution dans le domaine de la cybercriminalité qui simplifie considérablement l’entrée dans le monde de la cyber-extorsion. À l’instar des modèles SaaS (Software-as-a-Service), le RaaS permet à des utilisateurs moins avertis sur le plan technique d’accéder à des outils et à une infrastructure de ransomware sophistiqués.

Les usagers de ce « service » peuvent lancer des attaques par rançongiciel sans pour autant être des experts en création de malwares ou en contournement des systèmes de sécurité. Habituellement, le butin est partagé entre le fournisseur de RaaS et le responsable de l’attaque.

Cette démocratisation de la cybercriminalité augmente non seulement de manière significative le nombre d’attaquants potentiels, mais constitue également un défi permanent pour les professionnels de la cybersécurité qui doivent désormais lutter contre une vague d’attaques toujours plus importante.

Les cybercriminels eux-mêmes peuvent accéder aux services de pirates professionnels et se procurer des ransomwares en tant que service. Aujourd’hui, nombreux sont les pirates qui n’ont pas nécessairement de grandes compétences en informatique, mais qui disposent d’une grande volonté criminelle. Il est possible d’acquérir des compétences en matière de piratage sur le darknet et il n’est plus nécessaire de développer des ransomwares pour mener des attaques bien structurées et très professionnelles. C’est pourquoi les attaques sont toujours plus nombreuses et toujours plus efficaces.

Les principales menaces visant les entreprises, les organismes gouvernementaux et les organisations

Le nombre croissant de ransomwares en tant que service (RaaS) a bouleversé le paysage de la cybercriminalité et fait peser plusieurs menaces importantes sur les entreprises, les organismes gouvernementaux et autres organisations. La multiplication des attaques est l’un des aspects les plus préoccupants. Avec sa barrière à l’entrée abaissée, le RaaS permet aux cybercriminels sans connaissances techniques approfondies de mener à bien des attaques de ransomwares.

Il en résulte une augmentation exponentielle du volume et de la diversité des attaques. La professionnalisation des attaques est également un défi grandissant. Comme les fournisseurs de RaaS mettent constamment à jour leurs outils pour garder une longueur d’avance sur les dernières mesures de sécurité, la lutte contre ces attaques se révèle de plus en plus complexe. Autrement dit, même les organisations hautement sécurisées courent constamment le risque d’être compromises.

Il ne faut pas non plus négliger le risque financier. Les ransomwares ne cessent de se multiplier et nombreuses sont les organisations à devoir payer pour récupérer leurs données ou empêcher d’autres attaques. Non seulement cette situation aggrave le risque financier pour les organisations touchées, mais elle contribue également à financer des activités criminelles.

Outre l’aspect financier, il existe également des risques importants en termes de réputation. Une attaque par ransomware réussie peut sérieusement ébranler la confiance des clients, des parties prenantes et du public. Dans certains cas, si des données sensibles sont compromises, des sanctions juridiques sont encourues.

Enfin, il ne faut pas sous-estimer la menace qui pèse sur les infrastructures critiques. Les organismes gouvernementaux et les organisations responsables des services publics tels que l’eau, l’électricité et les soins de santé sont susceptibles d’être paralysés par des attaques RaaS, ce qui pourrait entraîner des conséquences catastrophiques pour le public.

Dans l’ensemble, la problématique des RaaS exacerbe considérablement les défis existants en matière de cybersécurité et nécessite une approche proactive et globale de la part de toutes les organisations concernées.

Se protéger contre les RaaS

En complément des mesures générales de lutte contre les ransomwares, les organisations peuvent mettre en œuvre des stratégies complémentaires pour se protéger spécifiquement contre les risques posés par les ransomwares en tant que service. Parmi les approches prometteuses, on peut citer le renforcement de la surveillance du comportement et des anomalies du réseau.

Comme les modèles RaaS sont constamment mis à jour pour contourner les dernières mesures de sécurité, il est crucial d’identifier les activités inhabituelles sur le réseau pour détecter et contrer les attaques à un stade précoce. À cet égard, les solutions de sécurité spécialisées basées sur l’IA peuvent s’avérer particulièrement efficaces.

La formation des employés à la détection des tactiques d’ingénierie sociale, souvent utilisées en amont d’une attaque de ransomware, peut également être une solution. En mettant régulièrement à jour les informations sur les menaces en temps réel, via la participation à des réseaux spécialisés de partage d’informations sur la cybersécurité, par exemple, les organisations peuvent adapter sans cesse leurs stratégies de défense face aux dernières tactiques de RaaS.

Par ailleurs, un système de piège à pirates, aussi appelé « pot de miel », peut être mis en place. Il s’agit d’un segment de réseau volontairement vulnérable attirant les cybercriminels, les détournant ainsi des véritables cibles tout en permettant aux autorités de récupérer des informations précieuses sur les méthodes qu’ils utilisent.

Actions à entreprendre pour lutter contre les RaaS

Face à la menace croissante des RaaS, les organisations doivent impérativement mettre en œuvre des stratégies à la fois préventives et réactives. Dans un premier temps, il faut procéder à une évaluation approfondie des risques afin de déterminer les secteurs de l’entreprise les plus exposés et comment les systèmes de sécurité existants peuvent être améliorés. Ces résultats doivent ensuite servir à élaborer un plan d’urgence complet comprenant des mesures techniques et organisationnelles pour se protéger contre les attaques de ransomware et y remédier.

Outre la normalisation des protocoles de sécurité, les organisations doivent également envisager d’investir dans des systèmes de surveillance spécialisés alimentés par l’IA. Ils sont capables de détecter des activités inhabituelles sur le réseau et de donner l’alerte avant même qu’une attaque ne se produise. Enfin, il est impératif de former les employés, surtout lorsqu’il s’agit de détecter des techniques d’ingénierie sociale souvent utilisées avant les attaques de ransomwares.

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