L’Alliance pour la confiance numérique (ACN) a profité du Paris Cyber Summit, qui s’est tenu les 6 et 7 juin derniers à la Maison de la chimie, pour présenter à la presse la nouvelle édition de son Observatoire

Daniel Le Coguic, président de l’ACN, association représentant l’industrie française dans ce domaine l’affirme : l’Observatoire, créé en 2015, est unique en son genre. Son édition 2023 fait état d’une très forte croissance du secteur de la confiance numérique. « Habituellement autour de 7%, ce qui est déjà assez élevé pour un secteur industriel, elle a atteint en 2022 plus de 10%. C’est exceptionnel, et cela représente la plus forte augmentation depuis 2015, souligne-t-il.

Cette évolution s’explique principalement par la hausse de la cybercriminalité et de la demande inhérente en solutions de confiance numérique. « La confiance numérique se déplace d’un secteur qui était quelque peu technique vers un segment beaucoup plus politique aujourd’hui. Il intéresse les politiques en raison des interrogations des citoyens concernant l’utilisation du numérique », remarque par ailleurs le président de l’ACN.

En 2022, l’ACN a enregistré 20% d’adhésions supplémentaires avec le ralliement de nombre de start-ups et de PME. Ses quelque 120 membres représentent 64% du chiffre d’affaires en confiance numérique des entreprises françaises dans le monde.

Au vu de cette croissance, l’association loi 1901 a pris la décision de changer ses statuts, le 31 mai dernier, pour devenir un syndicat professionnel. Objectif : défendre ses intérêts et mener ses actions collectives auprès des pouvoirs publics.

Défendre la souveraineté des entreprises françaises

En France, le chiffre d’affaires de la filière représente 17,7 milliards d’euros, dont 56% pour la cybersécurité, et 86 700 emplois. A l’international, la filière française de la confiance numérique génère 16,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

L’Observatoire segmente la filière, qui compte 2129 entreprises, en deux industries : la cybersécurité (produits/logiciels et services) et la sécurité numérique (identité numérique, systèmes et sous-systèmes électroniques de confiance). « Le Top 10 des acteurs en France* n’a pas connu de grands bouleversements par rapport à l’année précédente. Mais plus on s’éloigne du cercle du Top 10 et plus la présence d’acteurs étrangers est importante, pointe-t-il. Sachant qu’un des enseignements de l’Observatoire est le maintien, même si elle s’érode, d’une part des industriels français extrêmement importante (75%) sur le marché national », déclare Yoann Kassianides, délégué général de l’ACN.

Daniel Le Coguic le fait par ailleurs remarquer, les grands acteurs français sont souvent des intégrateurs de solutions américaines. « Lun des enjeux de l’ACN est donc de faire en sorte qu’ils regardent, au moins sur le marché français, réellement et sérieusement les offres françaises, afin de leur donner leur chance », affirme-t-il.

En ce qui concerne les levées de fonds dans cette industrie, si on exclut les levées exceptionnelles de Ledger et de Chapsvision, l’Observatoire constate que leur montant total a presque doublé entre 2020 et 2022. « Il est légitime de s’attendre à une année 2023 positive malgré le contexte économique, financier et socio-économique. On peut déjà citer, par exemple, la récente levée de fonds de 35 millions d’euros réalisée par la start-up de cybersécurité Sekoia.io », estime François Esnol-Feugeas, vice-président start-ups et PME à l’ACN.

La dynamique se poursuit donc. « Un mouvement général s’observe sur le marché. La cybersécurité se démocratise et doit désormais pouvoir se déployer dans des TPE, des PME et des collectivités territoriales. Ces nouveaux marchés sont en immense majorité adressés par des start up et des PME de la filière, qui commencent à être représentatives en termes de chiffre d’affaires », ajoute François Esnol-Feugeas.

Par extrapolation, l’ACN estime le marché des petites collectivités locales entre 800 millions et un milliard d’euros en 2022. Le marché des PME et TPE françaises représenterait, quant à lui, entre 3,5 et 4,5 milliards d’euros. Il se caractérise par des offres dédiées, standardisées, à faible coût et à déploiement rapide.

* Thales, Airbus, Atos, Orange Cyberdéfense, Idemia, Docaposte, IBM, IN Groupe, Accenture et Sopra Steria

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