Des logiciels-espions dissimulés dans des publicités en ligne

Le quotidien israélien Haaretz a publié, le 11 avril 2024, une enquête sur Aladdin, un nouveau logiciel-espion développé par le consortium européen Intellexa. Ce spyware pourrait infecter des smartphones Android ou iOS après un simple clic sur une publicité ciblée en ligne. Des journalistes grecs et israéliens ont pu accéder à des documents internes d’Intellexa, dont une démonstration d’infection d’une cible à l’aide d’Aladdin.

La société y évoque des exemples d’annonces malveillantes, capables de « cibler des graphistes, des activistes, avec des offres d’emploi » lit-on dans l’enquête de Haaretz. Les journalistes ignorent toutefois si Intellexa a achevé le développement d’Aladdin et, surtout, si le consortium l’a vendu à des acteurs gouvernementaux.

Dirigé par un ancien officier de renseignement israélien, Tal Dilian, Intellexa est un conglomérat d’entreprises européennes spécialisées dans les logiciels-espions. La société française Nexa en est l’un des piliers. Outre des informations sur Aladdin, les documents étudiés dans l’enquête comportent une proposition commerciale faite à un client, listant tous les spywares du consortium. 

Les journalistes de Haaretz ont également repéré « pour la première fois » un document où Intellexa pose, pour ses clients, des limites à l’usage de ses logiciels. Le conglomérat y précise également un cadre juridique pour ces utilisations. 
Les journalistes voient dans ces précautions une réaction aux scandales qui ont éclaboussé Intellexa. Des gouvernements ont en effet utilisé Predator, un spyware commercialisé par le consortium, pour espionner illégalement des opposants ou des activistes, en particulier en Grèce.