
Palantir lance une IA d’aide à la prise de décision militaire
Articles du même auteur :
3
4
Dans une vidéo de démonstration, un opérateur militaire utilise un chatbot pour lancer une reconnaissance, évaluer la situation et générer des plans d’attaque possibles
La société d’analyse de données Palantir a dévoilé, fin avril 2023, l’Artificial Intelligence Plateform (AIP), un outil d’aide à la décision soutenu par l’IA, via un chatbot. Une vidéo présente notamment un cas d’usage dans un contexte militaire. Palantir aurait depuis reçu une demande « sans précédent » pour cette plateforme, livrée aux premiers clients d’ici la fin mai 2023.
La vidéo met en scène un échange entre un opérateur militaire et le chatbot d’AIP. Ce dernier alerte d’abord sur une présence ennemie dans une zone. Le militaire demande alors à l’AIP d’organiser une reconnaissance par drone. Une fois cela fait, le chatbot détaille les équipements ennemis présents, et propose trois scénarios de riposte. L’opérateur humain peut alors transmettre, toujours via l’AIP, ces trois plans d’action à son état-major. L’IA lui propose même de brouiller les communications ennemies.
La plateforme de Palantir ne s’appuie pas sur un grand modèle de langage (LLM) entraîné spécifiquement pour le militaire. Elle combine plusieurs LLM libres, associés à des modules d’extension personnalisés. Alex Karp, PDG de Palantir, en vante l’efficacité tactique : « si vous utilisez ces technologies correctement, en toute sécurité, vous disposez d’une arme qui vous permettra de gagner et qui effrayera vos concurrents et adversaires », indique-t-il.
Palantir répond aussi aux inquiétudes sur les risques de dérives de l’AIP. La société indique ainsi que « les LLM et les algorithmes doivent être contrôlés, dans ce contexte hautement réglementé et sensible, afin de s’assurer qu’ils sont utilisés de manière légale et éthique ».
Palantir assure en particulier avoir programmé l’AIP pour traiter les « données classifiées » de manière « responsable, légale et éthique ». Les opérateurs peuvent par ailleurs définir précisément le champ d’action possible de la plateforme, pour éviter de lui donner trop de pouvoir. L’AIP ne peut d’ailleurs pas fonctionner en autonomie, elle n’agit que sur ordre d’un opérateur humain.
Enfin, ultime garde-fou, l’AIP « génère un enregistrement numérique sécurisé des opérations, au fur et à mesure que les opérateurs agissent. Ces capacités sont cruciales pour atténuer les risques juridiques, réglementaires et éthiques, importants dans les environnements sensibles et classifiés », défend la société.
Palantir souligne que l’AIP peut également avoir des applications civiles. Une autre vidéo montre ainsi comment l’IA anticipe les conséquences d’un ouragan sur les activités d’une entreprise industrielle.