Les juges ont estimé qu’Alexey Pertsev était responsable des usages malveillants de son mixeur de cryptomonnaies, même s’il ne les avait pas initiés.

Un tribunal néerlandais a condamné, mi-mai 2024, Alexey Pertsev, un des trois cofondateurs du mixeur de cryptomonnaies Tornado Cash, à cinq ans et quatre mois de prison, pour blanchiment d’argent. Les juges ont également prononcé la saisie de la voiture de luxe et de 1,27 million d’euros d’avoirs financiers de ce citoyen russe de 31 ans vivant aux Pays-Bas.

Alexey Pertsev avait bâti sa défense sur le fait que Tornado Cash n’avait pas été conçu pour blanchir de l’argent, mais comme une « solution légitime de confidentialité ». Un mixeur permet en effet de mélanger des cryptomonnaies de diverses origines pour les rendre potentiellement intraçables. Tornado Cash protège ainsi l’identité de celui qui les possède, et assure une défense efficace contre leur vol.

Mais des cybercriminels ont aussi perçu le profit qu’ils pouvaient tirer de ce service. Près de 2,2 milliards de dollars (2 milliards d’euros), soit 30% des fonds déposés sur Tornado Cash, ont, selon les juges néerlandais, une origine douteuse, un montant « probablement sous-évalué ». 

La défense a certes argué que Tornado Cash fonctionnait désormais selon un protocole décentralisé, sans contrôle de ses fondateurs. Mais les juges ont estimé qu’Alexey Pertsev était pleinement responsable de l’usage criminel de ce service, d’autant que cet usage était prévisible. De plus, les opérateurs du mixeur n’ont pas pris de mesures vraiment efficaces pour empêcher le blanchiment d’argent.

Tornado Cash a d’ailleurs été interdit aux États-Unis en 2022. Le 23 août 2023, la justice américaine a émis un acte d’accusation contre Roman Storm et Roman Semenov, les deux autres fondateurs du mixeur de cryptomonnaie. La police américaine a arrêté le premier, dans l’État de Washington. Son procès devrait avoir lieu d’ici la fin de l’année 2024. Le second est en fuite aux Émirats arabes unis.
Tornado Cash fonctionne toutefois toujours aujourd’hui. Les juges néerlandais ont reconnu que sa mise hors-ligne était désormais « pratiquement impossible ».

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