Sami Khoury, directeur du Centre canadien pour la cybersécurité (CCC), est revenu sur les cinq priorités cyber du gouvernement canadien

Radio Canada a publié, le 6 juin 2023, un entretien avec Sami Khoury, directeur principal du Centre canadien pour la cybersécurité (CCC), en marge de la 35e conférence annuelle du Forum des équipes de réponse aux incidents et de sécurité (FIRST). Il y est revenu sur un récent rapport détaillant les cinq principales cybermenaces pesant sur le Canada : les rançongiciels, le piratage d’infrastructures essentielles, les attaques parrainées par des États, la désinformation et l’IA.

Il admet que les rançongiciels sont « la menace numéro un à laquelle nous devons faire face », mais refuse de baisser les bras devant la complexification des outils cybercriminels. Au contraire, il appelle à une vigilance de tous les instants et à un renforcement de la culture cyber de la population canadienne pour bloquer ces attaques à la source.

Sami Khoury confirme par ailleurs qu’un cyber-incident a bien frappé cette année une infrastructure critique du Canada. L’attaque a heureusement été déjouée sans dommages matériels. Jusqu’ici, la doctrine canadienne sur les infrastructures critiques était, selon lui, la suivante : « en l’absence d’acte de guerre ou d’hostilités menés par le Canada, les menaces de pays étrangers ne vont pas se matérialiser et il n’y aura pas de passage à l’acte ».

« L’incident auquel je fais référence pourrait démontrer le contraire, il va donc falloir être plus attentifs et l’examiner en détails pour voir s’il s’agit d’un cas isolé ou d’une nouvelle tendance qui doit nous préoccuper », ajoute Sami Khoury.

Le rapport du CCC prévoit également, au cours des prochaines années, une hausse inévitable de « la mésinformation, la désinformation et la malinformation ». Le CCC mène donc des actions de sensibilisation à grande échelle pour inciter la population à s’informer auprès de sources fiables.

« C’est une tactique qui a aussi été utilisée par des États, comme on l’a vu dans le contexte du conflit en Ukraine, et les Russes l’ont même employée contre le Canada. Cela nous avait menés à déclassifier certains éléments d’information pour prouver que ce qui avait été diffusé n’était pas vrai », précise-t-il.

Il reconnaît enfin que l’intelligence artificielle pose des problèmes de cybersécurité, notamment en raison de « la rapidité avec laquelle cette technologie a évolué et la complexité des nouveaux modèles ». Le CCC va ainsi lancer une vaste campagne sur les risques des modèles de langage naturel comme ChatGPT, et étudie avec soin leurs utilisations frauduleuses.

« Il faut que la cybersécurité fasse partie de notre quotidien, qu’on en parle tout le temps pour arriver à un point où l’on prendra les mesures nécessaires sans y penser », espère Sami Khoury.

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