Une terre d’innovation, un environnement économique, politique et académique favorable, une culture de résilience, et la nécessité d’exporter font de la Suisse un acteur de premier plan dans le domaine de la cybersécurité.

Construit à Ecublens (Canton de Vaud), le bateau Alinghi qui va défendre les couleurs helvétiques lors de la prochaine America’s Cup bénéficie d’un environnement académique, industriel et artisanal très performant.

Quel est le rapport avec la cybersécurité ? 

La Suisse n’est pas un pays marin, et pourtant est capable de construire un bateau ultra performant, grâce à une culture entrepreneuriale développée, des ingénieurs de grande qualité, un pragmatisme qui permet d’intégrer des innovations de façon sécurisée, à la mise en commun de compétences très variées. De nombreuses PME interviennent, chacune avec leur savoir-faire, leur flexibilité, leur réactivité, leur capacité d’adaptation et leur ambition de répondre au besoin d’ultra performance de l’America’s Cup. « Il y a un côté  ”même pas peur” réjouissant » affirme l’architecte naval en charge du projet.

L’audace vient probablement de l’esprit sportif des Suisses. La capacité à travailler ensemble vient de leur culture du consensus et d’une société multiculturelle où la performance est collective. Proximité et climat de confiance sont des qualités essentielles pour atteindre des sommets. Même les coûts de production ne sont pas un problème lorsque la qualité de la solution et des services est au rendez-vous.

Tout ce qui vient d’être dit pour le secteur nautique de la Suisse est valable pour son écosystème cyber. 

Une terre d’innovation

La Suisse est souvent à la première place des classements “innovation”. Un des pays les plus performants du point de vue économique : des investissements significatifs en recherche & développement, un tissu dense d’universités et un niveau d’études scientifiques et technologiques expliquent ces résultats exceptionnels. 

Au dernier classement du GII (Global Innovation Index), pour la treizième année consécutive, la Suisse reste l’économie la plus innovante en 2023, suivie de la Suède, des États-Unis d’Amérique, du Royaume-Uni et de Singapour.

La Suisse a des caractéristiques similaires à Israël, considéré comme l’une des puissances cybers les plus performantes. C’est un petit pays, avec un marché intérieur limité, qui exige d’exporter pour monétiser les efforts d’innovation et de développement. 

Les entreprises suisses, bien que clientes des géants américains, comme les autres acteurs européens, ont une forte culture de défense des intérêts nationaux, voire cantonaux. 

Un environnement économique, politique et académique favorable

L’une des économies les plus performantes du monde, un système politique stable, et un grand nombre d’entreprises et d’organisations ayant des activités impliquant la gestion de données et d’opérations confidentielles (ONG, banques, assurances, entreprises du secteur de la santé), permettent aux acteurs de la cybersécurité de développer des solutions pour leurs clients suisses.

Les startups et PME du domaine de l’IT et de la cybersécurité s’appuient en particulier sur l’expertise de centres académiques d’excellence comme la HEIG-VD et l’École Polytechnique de Lausanne (EPFL) en matière de sécurité de l’information et de protocoles de cryptage, ou encore l’Y-Parc d’Yverdon, l’IDIAP à Martigny : son centre suisse de recherche et d’essais en biométrie est notamment partenaire de Google. Ce dernier a choisi l’Institut comme seul partenaire européen dans le cadre du projet de recherche Abacus, qui vise à remplacer à terme le classique système d’identifiant/mot de passe par des dispositifs biométriques plus sûrs.

Il convient de signaler également les nombreuses initiatives autour de l’entrepreneuriat menées l’École Polytechnique de Zurich (ETH) : incubateur, technopark, ETH AI Center, QSIT (Quantum Center of Competence in Research)…ou encore la cryptographie quantique,  champ essentiel de la cybersécurité, ainsi que celle de l’Université de Genève, qui a contribué à la naissance d’une spin-off, ID Quantique, née en 2001, et qui constitue une véritable « success-story ».

Frans Imbert-Vier, CEO d’Ubcom précise : « l’excellence des formations polytechniques et universitaires est l’un des atouts majeurs de la Suisse, qui bénéficie du deuxième budget académique mondial, après le MIT ».

Enfin, la Suisse abrite un écosystème de start-ups très avancé dans le domaine de la confiance numérique, et soutenu par les grandes entreprises et fondations suisses : la TrustValley, Le Cyber-Defence Campus (CYD). Elle possède en outre une solide réputation en matière de crypto et blockchain, et ceci, grâce à la fameuse Crypto Valley autour de Zoug et de Zurich. Lugano ambitionne désormais de devenir la deuxième Crypto Valley helvétique en misant sur la qualité de son incubateur dédié aux technologies blockchain et au Web3.

Une culture de résilience

Trouver des solutions pour faire face à l’évaluation de sa monnaie, aux crises énergétiques, à l’inflation ou à la hausse des taux d’intérêt est une contrainte permanente pour le tissu de PME suisse, qui démontrent une résilience remarquable. Acheter local plutôt qu’international est un réflexe naturel qui permet aux PME de trouver des clients à proximité.

Le contexte « post VMware » est favorable. Pour mémoire, à la suite du rachat de VMware, les prix de la licence sont devenus prohibitifs, et la licence de l’hyperviseur ESXi n’est plus gratuite. Il incitera les organisations à réduire leur dépendance, à mettre en place une exit strategy, à trouver des alternatives, et à contribuer au développement de fournisseurs de proximité, avec lesquels une relation de confiance pourra être mise en place à long terme.

La nécessité d’exporter

La Confédération Helvétique ne soutient pas les entreprises de la cybersécurité (via des commandes, via un soutien à l’innovation, ou aux investisseurs en R&D) comme le font d’autres pays tels qu’Israël, le Luxembourg, ou le Portugal. Il faut exporter et promouvoir les solutions nationales, nouer des partenariats européens, en faisant une promotion de l’écosystème et du Swiss made.

Comme l’affirme Frans Imbert-Vier, CEO d’Ubcom, « Le drapeau suisse a de la valeur à l’international : en effet la réputation de confidentialité, sécurité, et neutralité de la Suisse permettent d’exporter en Europe, et de capitaliser sur cette image « swiss made », essentielle pour promouvoir la fiabilité des solutions et services cybers ! »

C’est dans cet esprit qu’un Pavillon suisse a été créé au Forum InCyber, dont la prochaine édition se tiendra les 1er, 2 et 3 avril 2025 !

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