Face aux preuves d’une manipulation visant à avantager un candidat pro-russe, la Cour constitutionnelle roumaine a annulé le scrutin, à deux jours du second tour.

La Cour constitutionnelle roumaine a décidé, le 6 décembre 2024, d’annuler l’élection présidentielle de Roumanie, dont le second tour devait avoir lieu le dimanche 8 décembre 2024. La veille, les renseignements roumains avaient déclassifié et rendu publics des documents mettant en évidence une vaste campagne de manipulation sur TikTok. Cette opération avait soutenu l’ascension de Calin Georgescu, un candidat pro-russe d’extrême-droite, qualifié à la surprise générale pour le second tour.

La Cour constitutionnelle précise qu’elle a procédé à l’annulation de « l’ensemble du processus électoral concernant l’élection du président de la Roumanie », qui « reprendra dans son intégralité ». L’institution ajoute que sa décision, votée à l’unanimité, est « définitive » et « contraignante », et qu’elle l’a prise « afin de garantir l’exactitude et la légalité » des élections. Un nouveau calendrier électoral doit désormais être mis en place.

Quasi-inconnu à l’annonce de sa candidature, en janvier 2024, Calin Georgescu, 62 ans, a mené sa campagne quasi-exclusivement sur TikTok. Les renseignements roumains ont dénoncé une « opération de promotion agressive, en violation de la législation électorale », qui lui a permis d’accroître rapidement sa popularité. Les services secrets y voient une « ingérence extérieure significative », en sous-entendant fortement qu’elle proviendrait de Russie.

Les responsables de cette campagne ont proposé des rémunérations à des influenceurs locaux, à partir de 100 dollars (106 euros) pour 20 000 abonnés. En échange, ils devaient publier une vidéo sur TikTok, en appelant à voter pour un « candidat idéal », mais sans le nommer. Des faux comptes TikTok commentaient ensuite massivement chaque vidéo, avec des messages favorables à Georgescu.

Des comptes TikTok frauduleux ont également publié des vidéos de soutien au candidat, en utilisant illégalement des logos d’institutions officielles. Par ailleurs, 85 000 cyberattaques, venues de 33 pays, ont ciblé les systèmes électoraux roumains, dans le but notamment de modifier les informations à destination du public.

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