La 13ème édition du salon Big Data & AI Paris, qui s’est tenue les 15 et 16 octobre derniers, a accueilli 14 300 visiteurs. Au sein de Paris Expo, porte de Versailles, les acteurs de la filière Data et IA ont pu découvrir 250 entreprises exposantes et assister à plus de 350 conférences et ateliers, à travers trois parcours distincts (stratégie, expertise et retours d’expérience).

L’ouverture du salon s’est faite avec la keynote de Clara Chappaz, Secrétaire d’État chargée de l’intelligence artificielle et du numérique. Elle a souligné la position de la France comme leader européen dans le secteur de l’intelligence artificielle. « Nous sommes premiers en Europe lorsqu’il s’agit d’investissements dans le secteur de l’IA. Nous avons des entreprises maintenant connues dans le monde entier […] notamment toutes celles que vous rencontrerez aujourd’hui au salon Big Data, qui apportent des solutions concrètes aux entreprises et leur permettent des gains de productivité pour être mieux équipées pour l’avenir », a-t-elle déclaré lors de sa prise de parole.

Des tables rondes de haut niveau où le thème de l’innovation était omniprésent

Parmi les autres intervenants présents, on peut citer Samir Amellal, Chief Information Officer et Chief Data Officer d’Auchan Retail, qui a expliqué comment construire une data platform grâce au DataOps. Siddhartha Chatterjee, Chief Data Officer du Club Med, a de son côté présenté un chatbot interne utilisant les LLM pour faciliter l’expérience client et optimiser les processus de son groupe. Quant à Chakifa Chettaoui, Chief Digital Officer d’AXA France, elle est intervenue sur la thématique de la décentralisation gouvernée, avec comme objectif de redonner aux métiers les clés de leur patrimoine de données. Noémie Ellezam, Directrice de l’intelligence artificielle de la Société Générale a, elle, pris la parole sur la manière d’utiliser conjointement l’IA et le ML pour réduire la prise de risque dans les opérations financières.

Caroline Chopinaud, Directrice générale du HUB France IA, a quant à elle participé à la table ronde « Comment décliner recherche, développement et souveraineté en faveur de l’innovation ? », aux côtés d’Ulrich Tan, Directeur adjoint d’Etalab et chef du Datalab au sein de la DINUM, Xavier Vasques, Vice-président et CTO, IBM Technology et R&D France chez IBM, et Fatiha Gas, Directrice innovation Data/IA – Pôle Data/IA Groupe au sein du groupe La Poste. 

« Nous avons aujourd’hui un terrain de jeu assez intéressant pour l’innovation des start-ups. Avec l’AI Act, un cadre s’est mis en place autour des usages de l’IA en Europe. Nous sommes par ailleurs dans une période très concurrentielle. Face aux Américains qui avancent très fortement sur l’IA générative, certains se disent que les start-ups feraient mieux d’arrêter d’innover. Je pense à l’inverse que nous sommes dans un momentum où il faut accélérer et où il faut collaborer avec les gros acteurs de l’IA », a déclaré Caroline Chopinaud lors de cette conférence.

La table ronde « Comment mettre en œuvre et appliquer les mesures relatives aux réglementations européennes, au RGPD et à l’AI Act au sein des organisations ? » a quant à elle réuni Aldrick Zappellini, Directeur data groupe & Chief Data Officer groupe du Crédit

Agricole, Chadi Hantouche, Partner chez Wavestone, Laurence Hadj, Group data protection director chez Doctolib et Gaëlle Vallée, Chief Data Officer aux Galeries Lafayette. 

« Il faut relativiser la complexité réglementairerèglementaire à laquelle les entreprises sont soumises. Je n’ai pas le sentiment qu’avant le RGPD les choses étaient plus simples qu’après. Chez nous, l’innovation passe, sur le terrain, directement auprès des métiers. Les fonctions de support et de contrôle, si elles veulent continuer d’innover dans de bonnes conditions de sécurité et de conformité réglementairerèglementaire, doivent avoir comme objectif d’être au service de cette innovation terrain. Cela signifie intervenir très tôt dans les cycles d’idéation et de cadrage des projets de façon à être dans une démarche de conformité by design. Dans ce contexte, l’innovation devient le problème – ou plutôt l’opportunité – de tous », a-t-il noté lors du débat.

Enfin, Fabrice Bonnifet, Directeur développement durable & QSE du Groupe Bouygues, est intervenu en keynote sur le thème suivant : « L’IA soutenable est-il un oxymore ? ». « L’immatérialité de l’industrie numérique est inversement proportionnelle à sa matérialité. Il n’y aura pas d’IA de l’IA pour construire toujours plus d’infrastructures avec toujours moins de ressources. Alors, oui, l’IA va accroître considérablement l’efficacité de nombre de procédés dans presque toutes les industries. Cela va contribuer à améliorer l’intensité carbone de l’économie. Mais il va falloir évaluer les effets rebond qui vont être gigantesques, car comme toutes les géniales inventions, le meilleur de l’IA – notamment pour la prévention des risques, la médecine, la météorologie – va côtoyer sans doute le pire. Et sans régulation forte, c’est souvent et assurément pour le pire qu’elle sera la meilleure », a-t-il commenté dans lors de son intervention.

Trois entreprises primées lors des trophées de l’innovation Big Data & AI

Lors de cette édition 2024 du salon se sont également déroulés les trophées de l’innovation Big Data & AI. Pour le prix « techno », c’est la start-up Deemea qui l’a emporté. L’objectif de Deemea est de déployer une plateforme d’IA dédiée à la recherche clinique à l’échelle européenne. Après trois ans de recherche et développement, la société a lancé en 2024 une solution permettant de digitaliser toutes les étapes de gestion des données d’imagerie médicale pour la recherche clinique. Elle vise à être la première plateforme européenne offrant une solution de recherche fédérée, garantissant une sécurité et une souveraineté pérennes des données de santé des patients européens. 

Pour le prix « usages », c’est AlgoRH qui s’est imposé. AlgoRH est un logiciel SaaS de gestion de planning sous contraintes créé en 2016 et utilisé par plus de 4 000 utilisateurs en France (planification, gestion des temps d’activité et des absences, échanges de créneaux au sein de bourses d’échange…). Algo RH porte un projet d’envergure pour EDF. Dans le cadre de son accord sur le temps travail et la volonté de conserver la fonction de chargé de relation clients en interne, EDF a mis en œuvre un programme d’amélioration de la planification des conseillers clients faisant appel à AlgoRH. Enfin, pour le prix « Big Data & AI for good », c’est Alteia qui a remporté la mise. Basée à Toulouse dans l’Aerospace Valley, avec des bureaux en Californie et à Paris, Alteia emploie une équipe d’experts spécialisés en vision par ordinateur (computer vision)r, analyse d’images spatiales et ingénierie logicielle. La start-up intervient notamment en Tunisie pour l’analyse des routes à large échelle par l’IA et le big data. L’enjeu est d’adapter le réseau aux nouvelles contraintes climatiques.

Enfin, notons que le salon Big Data & AI a officiellement été labellisélabélisé dans le cadre du Sommet pour l’action sur l’IA, un événement qui aura lieu en février 2025 à Paris. Le salon a été sélectionné par le Gouvernement, aux côtés du World AI Cannes Festival, pour participer à la construction de la « Route vers le sommet ».

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