
Telegram : la nouvelle politique de coopération avec la justice se traduit en chiffres
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L’application de messagerie instantanée Telegram a publié, le 8 janvier 2025, sur son « canal automatique de transparence », ses données concernant la France pour l’année 2024. Elles traduisent notamment la nouvelle politique de coopération avec la justice de la firme. Telegram a en effet répondu favorablement à 673 réquisitions judiciaires durant le dernier trimestre 2024, contre 210 au troisième trimestre et, surtout, quatre et six au premier et second semestre.
Ces demandes de la justice portent le plus souvent sur les adresses IP d’enregistrement ou les numéros de téléphone d’utilisateurs de la messagerie. Ces informations doivent aider à l’identification de criminels agissant sous anonymat. L’absence de coopération de Telegram avec la justice avait en effet fait de la plateforme un eldorado pour les pédocriminels, trafiquants de drogues ou cybercriminels.
L’application attribue cette évolution à l’entrée en vigueur du Digital Services Act (DSA) de l’Union européenne. Ce changement de politique semble davantage être une conséquence de l’arrestation en France, fin août 2024, de Pavel Durov, fondateur et PDG de Telegram. Le manque de coopération judiciaire de l’application était en effet le principal motif de sa mise en examen.
Cette arrestation semble d’ailleurs avoir provoqué un changement profond d’attitude de Telegram vis-à-vis de la justice, au-delà de la France et de l’Union européenne. Aux États-Unis, un pays qui n’est pourtant pas soumis au DSA, l’application a ainsi répondu à 900 réquisitions judiciaires au dernier trimestre 2024, contre 15 seulement pour l’ensemble des trois premiers.