Alors que le salon Trustech s’est tenu début décembre à Paris, retour sur les innovations ayant suscité le plus d’intérêt de la part de certains des intervenants ayant participé aux tables rondes. 

Durant trois jours, le pavillon 5.2 de Paris Expo a abrité les principaux acteurs du marché de l’identification et du paiement. De retour pour sa 40ème édition, le salon Trustech a accueilli plusieurs milliers de professionnels du secteur des cartes, des paiements et de l’identification du monde entier. Parmi les principaux sujets abordés lors de 70 keynotes, conférences, tables rondes et ateliers, les innovations dans le secteur des paiements ont occupé une grande place.

 « Sur les cinq dernières années, le digital est venu ‘manger’ le physique et la carte de paiement. Nous sommes passés d’une période où le paiement était perçu comme quelque chose de compliqué à un acte ‘fun et tendance’. En un mot, la carte s’est ringardisée en très peu de temps », déclare Lionel Jouve, Directeur des systèmes de paiement & reverse factoring chez Carrefour. Qui plus est, les consommateurs ont désormais pris la main sur ce qu’ils veulent comme paiements. « Avant Carrefour, dans une autre vie, j’ai été amené à accepter des paiements chinois – Alipay et WeChat Pay – à la place des paiements par carte, car les clients milleniums qui venaient à Paris voulaient utiliser cette application », ajoute-t-il.

La tokenisation des paiements au cœur des innovations

Un avis que rejoint Alexandre Coquentin, Country manager France chez Payplug : « Le secteur des paiements est un marché extrêmement concurrentiel qui se joue beaucoup sur des innovations qui ne se voient pas de l’extérieur. Aujourd’hui, les consommateurs veulent des fonctionnalités qui facilitent et fluidifient le paiement. Par exemple, si vous effectuez des achats récurrents auprès d’une marque, la tokénisation vous permet d’enrôler une carte et de faire du paiement one-clic ou de l’abonnement sur des parcours digitaux et, de plus en plus souvent maintenant, en omnicanal ». 

La tokenisation est requise par les réseaux de cartes Visa et Mastercard pour les transactions Card on File (COF), c’est-à-dire quand un client enregistre les données de sa carte pour de futures utilisations. Il existe deux formes de transactions COF : le paiement en un clic et les abonnements ou paiements récurrents. La tokenisation est au cœur du fonctionnement des portefeuilles (wallets) mobiles, qui sont de plus en plus populaires auprès des consommateurs, tels que Apple Pay, Google Pay et Samsung Pay. Ces moyens de paiement alternatifs enregistrent les données de cartes des porteurs afin de leur permettre d’effectuer des achats en ligne et en magasin de manière sécurisée.

Les wallets de plus en plus plébiscités

Christophe Mariette, Directeur commercial de Lyra, souligne lui aussi la montée en puissance des wallets. « Les principales attentes liées aux paiements sont la sécurité, la diversité des moyens de paiement disponibles et leur simplicité. Or, les wallets contribuent très fortement à sécuriser et simplifier l’expérience paiement. Ils génèrent par ailleurs des taux de conversion plus élevés, car les fonctionnalités d’authentification du téléphone sont utilisées. Nous avons observé une amélioration de 14 points (soit 97 %) du taux d’acceptation des marchands avec lesquels nous travaillons, avec Apple Pay. Avec Google Pay, c’est un peu moins visible, car il faut avoir installé Google Wallet pour bénéficier des features d’authentification du téléphone ».

Le Directeur commercial de Lyra fait ensuite un parallèle avec l’Inde où les wallets sont très fortement implantés : « Les wallets, à partir du moment où ils sont simples d’utilisation et où leur coût est faible, peuvent se développer très rapidement. En Inde, par exemple, ils ont commencé à être déployés en 2017 / 2018. Aujourd’hui, quand un paiement est réalisé par carte, ce sont 25 paiements qui le sont par wallet, via le service UPI (Unified Payments Interface). Cela représente 16 milliards de paiements par mois ». 

Dans une étude parue début décembre 2024, Lyra souligne que, en France, sur les sites marchands, c’est encore la carte bancaire qui domine (98 %), suivie par PayPal (50 %) et Amex (52 %), tandis que les wallets mobiles gagnent du terrain, avec une forte intention d’adoption (+30 %). « Concernant les wallets, il faut également prendre en compte les services qu’ils proposent. Au-delà du paiement, ces services (titres de transports, Pass Navigo en région parisienne, cartes de fidélité…) viennent s’ajouter à la proposition de valeur initiale. Cela transforme le wallet en un véritable outil du quotidien, notamment chez les jeunes générations », précise de son côté Grégoire Toussaint, Directeur chez Edgar, Dunn and Company. 

Les paiements fractionnés, très fluides online, un peu moins offline

Toujours dans la même étude, Lyra met en avant que pour les consommateurs, toutes générations confondues, le service le plus recherché est la possibilité de payer en plusieurs fois (40 %). Suivent ensuite le paiement à l’expédition (35 %) et le paiement à réception (30 %). Des différences se jouent néanmoins entre générations notamment avec une génération Z (18 à 25 ans) plus sensible au paiement à réception (38 %) qu’au paiement à l’expédition (9 %), car déjà habituée à ces usages sur les sites qu’elle affectionne. Pour les services à venir liés à des moyens de paiement, 68 % des utilisateurs souhaitent que les remboursements en cas de recours avec un site marchand soient facilités. La génération Z déclare aussi vouloir plus de privilèges et de réductions (53 % contre 46 % pour les autres générations), et la fin de plafond si le solde du compte le permet (31 %).

Chez les marchands, le service le plus proposé aujourd’hui est le one clic (77 %), véritable levier de fidélisation, suivi par le paiement en plusieurs fois. En recherche de croissance, les marchands sont 74 % à estimer que les services de paiement sont de forts leviers pour augmenter le chiffre d’affaires. C’est la raison pour laquelle 63 % d’entre eux prévoient d’ajouter de nouveaux services de paiement. Les liens de paiement et le paiement en plusieurs fois de type Buy now pay later (35 %), le multicarte (32 %) et le paiement par mail/SMS (26 %) sont les services les plus envisagés par les marchands.

« Le Buy now pay later est un sujet qui n’est pas encore complètement abouti. Sur les paiements en ligne, énormément d’innovations ont vu le jour depuis les années Covid, avec un supplément de panier moyen qui se situe entre 20 et 25 %. Mais du côté des magasins, il y a encore beaucoup d’innovations à réaliser, même si de belles réalisations existent déjà. Chez Maisons du Monde, par exemple, il est possible de payer en plusieurs fois directement en caisse via des parcours utilisant l’émission d’une carte virtuelle, via un QR code ou via un lien de paiement (Pay by Link) qui emmène le client sur un parcours digital en magasin. Tous les acteurs concernés se cherchent encore un peu et n’ont pas réussi à enlever l’intégralité de la friction lors du passage en caisse », conclut Alexandre Coquentin.

Restez informés en temps réel
S'inscrire à
la newsletter
En fournissant votre email vous acceptez de recevoir la newsletter de Incyber et vous avez pris connaissance de notre politique de confidentialité. Vous pourrez vous désinscrire à tout moment en cliquant sur le lien de désabonnement présent dans tous nos emails.
Restez informés en temps réel
S'inscrire à
la newsletter
En fournissant votre email vous acceptez de recevoir la newsletter de Incyber et vous avez pris connaissance de notre politique de confidentialité. Vous pourrez vous désinscrire à tout moment en cliquant sur le lien de désabonnement présent dans tous nos emails.