Jamais sans doute l’humanité n’a connu, sous l’effet de la transformation numérique, un bouleversement aussi universel dans son application, aussi intense dans ses manifestations, aussi profond dans ses conséquences.

Le « secteur quaternaire » qui émerge avec l’interconnexion mondiale des systèmes ayant recours au « tout numérique », offre une extraordinaire opportunité pour la criminalité et la délinquance. La cybercriminalité frappe notamment la couche cognitive, celle des contenus, qui constitue le patrimoine informationnel porteur de valeur, de sens, source du savoir et donc du pouvoir. La cible des prédateurs est bien la donnée sous toutes ses formes. Elle permet de s’en prendre directement ou indirectement aux personnes, aux biens, aux services, aux systèmes de traitement automatisé de données. Cette donnée est visée pour ce qu’elle représente, parce qu’elle est une parcelle de la souveraineté, de l’influence, de la compétitivité économique ou parce qu’elle est une monnaie d’échange, un moyen de chantage ou, pire, un moyen de dominer les esprits.

Aujourd’hui, la donnée n’est plus annexe, ni connexe : elle est désormais au cœur de l’écosystème du cyberespace. Elle est intimement liée à l’individu, auquel elle confère une identité numérique, à l’entreprise, dont elle constitue le patrimoine immatériel, à l’État qui accroît avec elle sa liberté d’action. Personnalité, compétitivité, souveraineté, telle pourrait être la trilogie servant de « devise » pour la donnée.

Hier fruit de l’action humaine, la donnée s’autonomise désormais sous l’influence des machines connectées. Les objets « intelligents », sans échapper au dialogue avec les individus, deviennent des objets « bavards » qui communiquent entre eux, « de machine à machine », malgré l’homme, créant ainsi des données et métadonnées, structurées ou non, qui ne se perdent pas, se transforment et, même, se reproduisent. Les algorithmes, la vitesse de calcul, la capacité de stockage sont les moteurs de leur fertilité. Lorsqu’elle rencontre le big data, la donnée s’inscrit dans le temps de son créateur tout en le devançant par son pouvoir prédictif. La donnée est vivante, survivante, sauf si le « droit à l’oubli » la rend mortelle.

Donnée kidnappée, donnée usurpée, donnée dénaturée, mais donnée libérée au profit de la transformation numérique !Trop « ouverte », la donnée peut conduire l’homme à l’état de zombie, d’esclave des colonisateurs du numérique.Trop « fermée », elle peut être un frein au progrès. Seules les garanties permettent de trouver la voie de l’équilibre.

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