La Virtual Global Taskforce s’inquiète du chiffrement par défaut de Meta

La Virtual Global Taskforce (VGT) a demandé à Meta, fin avril 2023, de revoir son déploiement du chiffrement par défaut sur les messageries de Facebook et d’Instagram. La VGT est une alliance de 15 agences internationales de lutte contre la pédocriminalité en ligne, dont Europol, Interpol, le FBI ou la Gendarmerie royale canadienne. Elle craint que le chiffrement tel que Meta veuille le mettre en œuvre n’affaiblisse sa capacité à assurer la sécurité des enfants en ligne.

La VGT cite le cas d’un Américain qui avait abusé 52 enfants, arrêté en 2021 notamment grâce « aux preuves contenues dans plus de 250 000 messages Facebook ». « Dans un environnement de chiffrement de bout en bout, il est très peu probable que cette affaire aurait été détectée », s’inquiète la VGT.

Meta doit déployer d’ici la fin de l’année 2023 le chiffrement de bout en bout par défaut dans ses messageries – une évolution annoncée en 2019, maintes fois repoussée depuis. La VGT exige que les nouveaux systèmes de sécurité associés à ce chiffrement s’avèrent au moins aussi efficaces que les méthodes de détection actuelles.

Mais selon l’alliance, ce ne serait pas encore le cas. Elle demande donc à Meta d’améliorer drastiquement ses capacités de détection de la pédocriminalité en amont de l’envoi des messages. Meta, de son coté, cherche à trouver un délicat équilibre entre la protection de la vie privée et la lutte contre la criminalité.

« Les gens ne veulent pas que nous lisions leurs messages privés. Nous avons donc développé des mesures de sécurité qui préviennent et détectent ces abus [la pédocriminalité, NDLR], et nous permettent de prendre des mesures contre eux, tout en préservant la confidentialité et la sécurité en ligne », a ainsi indiqué la firme dans un communiqué.

« Nous restons déterminés à travailler avec les forces de l’ordre et les spécialistes en sécurité des enfants pour nous assurer que nos plateformes sont sûres pour les jeunes », ajoute Meta.