Atos repousse le choix de son repreneur
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Atos a décidé, le 6 juin 2024 au matin, de prolonger « jusqu’au début de la semaine du 10 juin 2024 » le délai pour la sélection d’une proposition de restructuration financière. Le 5 juin 2024 au soir, le conseil d’administration du groupe devait choisir entre deux offres :
La dette de 4,9 milliards d’euros d’Atos, détenue pour moitié par des porteurs d’obligations, pour moitié par des banques d’affaires, donne aux créanciers un poids majeur dans cette négociation. Mais trop peu se sont positionnés clairement en faveur d’une des offres, conduisant à ce report. « Je n’ai jamais vu une situation aussi instable », ont déclaré des protagonistes à BFM.
Le 3 juin 2024, Onepoint affirmait pourtant avoir convaincu « la majorité » des porteurs d’obligation. Du côté des banques, l’allemande Commerzbank et la britannique Barclays appuieraient, selon BFM, David Layani. La plupart des banques françaises soutiendraient en revanche Daniel Křetínský, malgré les hésitations de Natixis ou de la Société Générale. BNP Paribas s’est même opposé publiquement à l’offre de David Layani.
« Les vrais signataires ne sont pas nombreux. Les autres font la girouette entre Layani et Křetínský pour faire monter les enchères », assure un proche du groupe. L’administratrice judiciaire d’Atos, Hélène Bourbouloux, a donc envoyé à tous les créanciers un questionnaire pour qu’ils se positionnent. Selon une source, elle leur aurait demandé d’indiquer l’offre qui avait leur préférence, mais aussi s’ils s’opposaient à l’autre.
Les deux propositions prévoient d’effacer la majorité de la dette du groupe et de diluer drastiquement l’actionnariat actuel, aux alentours de 99 %. Tous les porteurs cherchent donc à vendre leurs titres, provoquant un effondrement des cours. L’action Atos a encore perdu 50 % de sa valeur entre le 31 mai et le 5 juin, et vaut désormais moins d’un euro. En 2020, elle en valait 80.