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Canada : la GRC veut infiltrer des « groupes extrémistes » en ligne
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CBC a dévoilé, début novembre 2024, un document stratégique interne de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), qui révèle son intention d’utiliser de faux profils en ligne pour piéger des extrémistes. « Au cours des dernières années, l’activité liée à l’extrémisme violent idéologiquement motivé a connu une croissance significative en ligne, exacerbée par la pandémie de COVID-19 », lit-on dans ce document datant d’avril 2024.
La police fédérale canadienne y insiste sur la nécessité d’étendre ses enquêtes au-delà de la surveillance en ligne, via des programmes d’infiltration et de collecte de données. La GRC souhaite notamment créer des « pseudonymes et personnages » crédibles pour infiltrer ces
« groupes extrémistes ». Interrogée sur la mise en œuvre de ce programme, la police fédérale a refusé de détailler ses techniques informationnelles actuelles, « pour préserver l’intégrité de [ses] opérations ».
Cette pratique inquiète toutefois les défenseurs de la vie privée et des libertés civiles, qui craignent des abus. Ils pointent notamment la définition extrêmement large de « l’extrémisme violent idéologiquement motivé » utilisée par la GRC dans son rapport : il va des suprémacistes blancs et des néonazis aux organisations d’extrême gauche de défense de l’environnement et des droits des animaux.
« Si on surveille des groupes légitimes qui ne commettrons pas des gestes criminels, on porte atteinte à leur droit d’association et à leur liberté d’expression », s’alarme ainsi Dominique Peschard, militant à la Ligue des droits et libertés (LDL), au micro de Radio Canada. Il donne notamment l’exemple des communautés autochtones qui érigent des barrages « pour défendre leur territoire ». « Ces groupes peuvent certes avoir des gestes perturbateurs, mais cela ne fait pas d’eux des terroristes », rappelle le militant.