Lancement officiel du 17Cyber, guichet unique d’assistance en ligne face aux menaces cyber
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Quand les « atteintes numériques » ont atteint en 2023 le nombre de près de 280 000, soit une hausse de 40 % en 5 ans, selon la police nationale, on comprend que cette initiative, menée collectivement par Cybermalveillance.gouv.fr, la gendarmerie nationale et la police nationale, était très attendue par les victimes de cette nouvelle délinquance. Que ce soit les particuliers, les collectivités ou encore les administrations et les entreprises, aussi bien TPE et PME que Grands Comptes. Souvent impréparées au risque cyber, elles ne savent en général pas vers qui se tourner en cas d’attaque, la multiplicité des acteurs de l’écosystème s’avérant quelque peu déroutante.
« Petit point de détail mais qui a son importance, malgré son nom, le 17Cyber n’est pas l’équivalent numérique du « 17 », ce n’est pas un numéro d’appel d’urgence, a tenu à préciser Marc Boget, directeur de la stratégie digitale et technologique de la Gendarmerie nationale, lors de la présentation officielle. Par contre, nous souhaitons tous ardemment qu’il devienne un outil aussi familier que le « 17 » et un vrai réflexe pour les victimes d’actes cyber », a-t-il ajouté.
À terme, les CSIRT intégrés au 17Cyber
Le 17Cyber s’inscrit dans la continuité de l’investissement du Ministère de l’Intérieur dans la lutte contre la cybercriminalité, qui a vu la création du Commandement du Ministère de l’Intérieur dans le cyberespace (COMCYBER-MI), de l’Office Anti-Cybercriminalité (OFAC), ainsi que celle du Centre National de Formation à la cybersécurité (CNFCyber). Il vient renforcer des outils existants, qu’il s’agisse de Cybermalveillance.gouv.fr, de dispositifs comme Pharos et Thésée, de l’ANSSI ou encore des CSIRT (Computer Security Incident Response Team) territoriaux, qui vont être à terme intégrés dans le parcours des victimes de ce guichet unique.
Disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, la plateforme permet, via un questionnaire, de qualifier l’incident parmi une cinquantaine de cyber menaces répertoriées pour l’heure. Elle permet aussi de bénéficier d’un parcours adapté en fonction du type d’attaque et de recevoir des recommandations personnalisées, ainsi qu’une assistance technique, proposée par quelque 1200 prestataires référencés. La victime a également la possibilité de dialoguer, via un tchat sécurisé, avec une force de sécurité intérieure, policier ou gendarme. En cas d’urgence vitale, elle peut être invitée à appeler le « 17 » ou le « 112 ».
« Toutes les victimes n’ont pas forcément besoin d’être en contact avec un policier ou un gendarme, a souligné Jérôme Notin, directeur général de Cybermalveillance.gouv.fr. Actuellement, 11 menaces choisies par le Ministère permettent une mise en relation par le tchat, et leur nombre sera certainement étendu dans l’avenir ». En fonction de son code postal, la victime est orientée vers l’un des 19 gendarmes de la Compagnie Numérique de Poitiers qui viendra, dès janvier, renforcer la Compagnie Numérique de Rennes, ou vers l’un des 45 policiers de la plate-forme généraliste de Bordeaux. À la fin de l’échange, la victime reçoit un bilan détaillé et les coordonnées du service de police ou de gendarmerie compétent de sa région lui sont communiquées, pour qu’elle puisse porter plainte si elle le désire.
À guichet unique marque unique ?
Pour maximiser l’adoption du 17Cyber, ses protagonistes ont développé un module 17Cyber, widget directement intégrable à n’importe quel site web. La démarche se révèle d’autant plus importante qu’au regard de la situation politique incertaine, aucun budget publicitaire n’a finalement été attribué afin d’assurer la promotion du service.
Pour autant, de nombreuses organisations se sont déjà engagées à relayer le 17Cyber sur leurs plateformes numériques. Parmi elles, l’AFCDP (Association Française des Correspondants à la protection des Données à caractère Personnel), l’AFNIC (Association Française pour le Nommage Internet en Coopération), l’Association des Maires de France et des Présidents d’Intercommunalité, l’Avicca (Association des Villes et Collectivités pour les Communications électroniques et l’Audiovisuel), le Clusif, CoTer Numérique, la Fédération Bancaire Française, la Française des Jeux et le groupe La Poste. « Nous allons promouvoir le 17Cyber comme LA marque d’assistance cyber, et si demain, il faut « tuer » la marque Cybermalveillance.gouv.fr, on la tuera », a déclaré Jérôme Notin. Encore faudra-t-il qu’auparavant, le 17Cyber atteigne une notoriété suffisante pour s’y substituer.