
Une nouvelle fonctionnalité de Doctolib inquiète les pouvoirs publics
Articles du même auteur :
2
3
Doctolib a présenté, le 18 novembre 2024, une nouvelle fonctionnalité, baptisée « Santé », visant à collecter les données de santé. L’application incite ses utilisateurs à y partager leurs résultats médicaux et ordonnances, ainsi que leurs antécédents, traitements, allergies ou carnets de vaccination. Des professionnels se sont rapidement inquiétés d’une possible concurrence avec « Mon espace santé », le carnet de santé numérique de l’État français.
De nombreux médecins craignent en effet que les patients préfèrent la solution de Doctolib, qui ne dispose pourtant pas des mêmes garanties de confidentialité que celle du ministère de la Santé. « Le lieu de référence de l’hébergement des données de santé, c’est le service public, avec « Mon espace santé », c’est un choix du législateur, et il y a une vraie ambiguïté à en proposer un autre », a ainsi rappelé le directeur général de l’Assurance maladie, Thomas Fatôme, au Monde.
Le 10 décembre 2024, Doctolib a révélé l’existence d’un projet de tribune, destinée au Monde, s’opposant frontalement à cette nouvelle fonctionnalité. Circulant dans les milieux médicaux, ce texte émane directement de membres la Délégation du numérique en santé (DNS). Cette agence du ministère de la Santé est notamment chargée de la régulation des usages numériques pour le secteur médical.
Cette ingérence a indigné les dirigeants de Doctolib, qui ont dénoncé une « campagne de dénigrement nominative et mensongère » de la DNS. « Au lieu de favoriser les solutions qui marchent, on nous met des bâtons dans les roues. C’est tellement bête ! On décourage un acteur privé qui cartonne et qui, en plus, veut travailler main dans la main avec l’État », a déclaré un cadre de la plateforme à France Inter. La DNS a depuis reconnu des « erreurs de communication ».