La société française Nexa aurait eu un rôle-clé dans la diffusion de ce spyware, utilisé par environ 25 pays dans le monde.

L’European Investigative Collaborations (EIC), qui regroupent neuf médias européens, a publié, le 9 octobre 2023, une enquête sur le logiciel espion européen Predator. Le Security Lab d’Amnesty International s’est chargé d’un rapport technique complémentaire. Les lois européennes autorisent l’usage de ce genre de logiciels par des États mais uniquement à des fins de lutte contre le terrorisme et la grande criminalité.

Mais certains États auraient aussi, selon l’EIC, utilisé Predator pour espionner des opposants politiques – membres de la société civile, journalistes, activistes, universitaires… Le Security Lab d’Amnesty International a même identifié des attaques contre des responsables politiques de premier plan, sans pouvoir déterminer si elles avaient atteint leur but.

Développé par la société hongro-macédonienne Cytrox, Predator était commercialisé par Intellexa, une alliance de sociétés de surveillance dirigée par un ancien agent du Mossad. Bien qu’Intellexa se présente comme une « société basée dans l’UE et réglementée », les États-Unis l’ont récemment placée sur leur liste noire, tout comme Cytrox. La cheville ouvrière de la diffusion de Predator semble avoir été la société française Nexa (ex-Amesys), membre fondateur d’Intellexa.

Elle aurait vendu Predator à trois pays européens (Allemagne, Autriche, Suisse), quatre du Golfe persique (Émirats arabes unis, Jordanie, Oman, Qatar), trois d’Asie (Pakistan, Singapour, Vietnam) et deux d’Afrique (Congo, Kenya). Le Security Lab a également certifié la présence de Predator en Angola, en Égypte, en Indonésie, au Kazakhstan, à Madagascar, en Mongolie et au Soudan. L’EIC estime qu’au moins 25 pays l’utilisent.

« L’enquête « Predator Files » montre ce que nous craignons depuis longtemps : des produits de surveillance hautement invasifs sont commercialisés à une échelle quasi industrielle et sont libres d’opérer dans l’ombre sans contrôle ni véritable responsabilité », a commenté Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.

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