Les États-Unis veulent des cryptographies résistantes aux ordinateurs quantiques
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Un mémorandum signé par le président des États-Unis réclame une typologie des cryptographies utilisées par les agences fédérales, en fonction de leur résistance aux ordinateurs quantiques.
L’informatique quantique permet de faire tourner des algorithmes aux puissances de calcul exponentiellement plus importantes que celles d’un ordinateur « traditionnel » – Google puis IBM ont ainsi atteint, à l’automne 2021, la « suprématie quantique ».
Ces capacités rendent cette technologie cruciale pour la cybersécurité, et en particulier la cryptographie : d’une part parce qu’elle permet de créer des codes potentiellement impossibles à casser par les ordinateurs classiques les plus puissants, mais surtout parce qu’elle permet de déchiffrer des cryptographies inviolables pour un ordinateur classique.
Conformément aux demandes répétées de la Quantum Alliance Initiative, l’administration Biden vient de prendre en compte ce risque. Ce 19 janvier 2022, un mémorandum signé par le président des États-Unis est ainsi le premier à mentionner explicitement la cryptographie résistante aux quanta dans la planification de la cybersécurité fédérale.
Ce mémorandum « sur l’amélioration de la cybersécurité des systèmes de la sécurité nationale, du ministère de la défense et de la communauté du renseignement » demande notamment à la NSA de communiquer tout document pertinent relatif aux « protocoles résistants aux quanta et à la planification de l’utilisation de la cryptographie résistante aux quanta ».
Les agences fédérales disposent d’un délai de 180 jours pour identifier tous les cas de cryptage non conformes aux algorithmes résistants aux ordinateurs quantiques. Si la Quantum Alliance Initiative se félicite de cette décision, elle pointe aussi sa principale lacune : le mémorandum ne prévoit aucune mesure pour le secteur privé.