“Work hard, play hard” : un tour de l’European Cyber Cup 2024 du Forum InCyber

Il fallait se rendre au dernier étage du Palais des Congrès de Lille, les 27 et 28 mars dernier, pour pouvoir observer les joueurs de la seconde édition de l’European Cyber Cup. Dans la vaste salle plongée dans une semi-obscurité, les néons rouges du plafond et la luminosité des écrans d’ordinateur conféraient une étrangeté agréable à la pièce, clashant avec les lumières blafardes des niveaux précédents. Surtout, on quittait le brouhaha permanent du salon pour se retrouver (enfin) dans un endroit calme, bercé par le murmure des joueurs et le cliquetis de leurs touches de clavier. 

Dans cette salle de jeu aux allures de cocon, étaient réunis le temps de deux journées, 200 participants répartis en 20 équipes de 10 joueurs, pour participer à une compétition de hacking éthique. Leur objectif commun ? Relever des défis dans divers domaines, tels que le Forensic, l’OSINT, le hardware ou même le social engineering. 

Gwendoline Legros, directrice de l’EC2 avec qui nous avons échangé, décrit la compétition avant tout comme “un lieu d’apprentissage et de développement des compétences pour les étudiants et jeunes professionnels”. Les participants, qui ne sont pas nécessairement des joueurs d’e-sports mais majoritairement des étudiants en ingénierie informatique (issus d’écoles telles que Epitech Paris, Ecole 2600, Oteria Cyberschool…) ou des professionnels (Airbus, Quarkslab, Bouygues Telecom…) cherchant à affiner leurs compétences en cybersécurité, ont en effet eu l’opportunité de se mesurer à des problématiques réelles. Du côté des entreprises présentes aux tables de jeu, “elles sont là pour faire du team building” explique la directrice, qui rappelle que “les équipes se renforcent aussi sur des problématiques de crise.”

Pour l’édition 2024, le partenariat avec Airbus a permis l’emploi d’une plateforme de scoring avancée, permettant d’enregistrer la rapidité et l’efficacité des participants dans les différents challenges. Les récompenses étaient à la hauteur de l’événement, avec un premier prix de 5000 euros pour l’équipe gagnante, suivies d’autres prix intrigants, comme un flipper ou encore des abonnements à la plateforme de formation en cybersécurité, Root Me.

Mais au-delà des récompenses, l’EC2 était surtout une occasion pour les joueurs de découvrir de nouvelles ères touchées par le cybercrime. Globalement, chacune des épreuves nécessitait chez les compétiteurs, la faculté à se mettre dans la peau et penser à la manière d’un hacker malveillant, afin de développer des outils et des réflexes pour mieux se défendre contre les cybermenaces. Le tout, en cultivant un esprit de compétition sain et éducatif.

Nous attendions avec hâte l’épreuve Web3, qui devait être orchestrée par Allfeat. Il était prévu de demander aux participants de hacker un nœud de blockchain afin de récupérer une clé privée. Un challenge spécifique qui visait à tester les compétences en cybersécurité, en hacking éthique et en technologie blockchain des participants. Malheureusement, cette dernière n’a pu avoir lieu en raison d’un souci technique. Ce n’est que partie remise !

L’équipe victorieuse de l’édition 2024 – GCC ENSIBS – est issue de l’ENSIBS (Ecole Nationale supérieure d’Ingénieurs de Bretagne Sud). Révélés lors de la cérémonie de remise des prix, les lauréats reflètent le haut niveau de compétence et d’engagement dans la communauté de la cybersécurité. Avec des événements comme l’EC2, l’avenir de la cybersécurité semble prometteur, rempli de talents capables de défendre le cyberespace contre des menaces toujours plus nombreuses et sophistiquées.