Guerre cyber : témoignage d’un combattant américain en Ukraine

Numerama a publié, le 5 juillet 2023, un entretien avec un ancien militaire américain répondant au pseudonyme de « Sumer », parti se battre aux cotés de l’armée ukrainienne. Il y évoque la place des technologies numériques dans les combats contre l’armée russe. Le gouvernement ukrainien estime les effectifs de sa « légion internationale ukrainienne » à 20 0000 combattants étrangers venus soutenir Kiev.

Sumer insiste en particulier sur l’interception des communications ennemies, « une tâche essentielle » selon lui. « Nous employons de nombreuses techniques pour intercepter des échanges, parfois grâce à des outils cyber sur les ordinateurs et smartphones. Nous cherchons des cibles et nous parvenons à les piéger, pour s’infiltrer dans leur réseau », détaille le militaire américain.

« Certaines personnes sont surveillées depuis des mois, nous analysons ensuite leur déplacement pour repérer des points stratégiques. On utilise également des StingRay (un IMSI-catcher), une sorte de boite de surveillance qui imite une antenne-relai pour forcer les téléphones à s’y connecter », ajoute Sumer.

L’armée ukrainienne conserve également des techniques de renseignement plus traditionnelles : Sumer évoque notamment l’interception de communications radio ou le renseignement humain, « grâce à des personnes situées au plus proche de l’armée russe ».

Le militaire américain précise que les kits de communication Starlink, fournis par SpaceX, sont peu utilisés comme outils opérationnels sur le front. En revanche, ils permettent aux soldats ukrainiens d’échanger avec leurs familles et amis, et sont cruciaux pour le moral de l’armée.

Sumer raconte enfin qu’en démontant du matériel numérique russe récupéré sur le front, il n’y a trouvé « quasiment rien de russe ». La majorité des composants venaient de Chine ou de Hong-Kong, mais certains étaient fabriqués en Occident, émanant probablement du marché noir.