De fausses pages Internet de médias français ont permis de diffuser des informations pro-russes et anti-Ukraine sur les réseaux sociaux

La ministre française de l’Europe et des affaires étrangères Catherine Colonna via accusé, le 13 juin 2023, la Russie d’avoir mené une vaste campagne de désinformation contre la France. Dans un communiqué, le ministère indique avoir « mis en évidence l’existence d’une campagne numérique de manipulation de l’information contre la France, impliquant des acteurs russes et à laquelle des entités étatiques ou affiliées à l’État russe ont participé en amplifiant de fausses informations ».

C’est l’agence publique française Viginum qui a révélé cette affaire. Fondée en 2021, elle est chargée de la lutte contre les « attaques informationnelles étatiques », sous tutelle du secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN).

Selon le rapport de Viginum, une agence russe, Reliable Recent News (RRN), a créé de fausses pages Internet de médias français et étrangers, via le typosquatting de 355 noms de domaines. 20 Minutes, Le Monde, Le Parisien et Le Figaro font partie des sites détournés, ainsi que l’allemand Bild ou le britannique The Guardian . Le ministère français des Affaires étrangères serait également concerné.

RRN y a ensuite relayé de fausses informations pro-russes ou anti-Ukraine, avec de faux articles des journaux visés. L’un d’entre eux, toujours en ligne, attribue par exemple le sabotage du gazoduc Nord Stream aux États-Unis.

Deux entreprises russes de marketing numérique, ASP et Struktura, auraient parallèlement créé des faux comptes Facebook pour diffuser massivement ces contenus. Viginum estime que ces différentes entités seraient toutes membres d’un même réseau russe, baptisé Doppelganger (« sosie » ou « double » en allemand). Meta a dénoncé, mi-décembre 2022, la manœuvre d’ASP et de Struktura, poussant le réseau à changer de tactique, en s’appuyant plutôt sur des pages Facebook ou des bots Twitter.

Viginum indique que, « malgré différentes expositions publiques par des acteurs de la société civile et de nombreuses mesures de modération prises par le groupe Meta et par Twitter », la campagne « demeure toujours active ». Cette incapacité à mettre fin discrètement à cette désinformation explique sans doute le choix des autorités françaises de la rendre publique pour en limiter les effets.

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