Pouvez-vous nous présenter 2600 et nous expliquer en quoi la formation est cruciale pour protéger les entreprises et institutions ?

Élue meilleure école Cyber en 2023, 2600 est un organisme de formation dont la mission principale est de répondre au défi majeur du manque de ressources dans le domaine de la cybersécurité. 

Dès sa création, nous avons choisi de n’enseigner que la cybersécurité mais dans toute sa richesse, en partant des fondamentaux techniques avant d’aborder la sécurité défensive, offensive et la GRC. 

2600 c’est aujourd’hui une école qui forme 300 étudiants sur un cursus de 3 ans et délivre un titre RNCP de niveau 7 (Bac + 5). 

2600, c’est aussi une plateforme de formation continue qui a pour vocation d’up-skiller et/ou de re-skiller les collaborateurs de l’entreprise afin de garantir la continuité de l’expertise cyber et de renforcer les équipes cyber au sein des organisations. 

Il est important de souligner que depuis la création de l’école jusqu’au développement actuel de notre plateforme de formation en ligne, nous avons adopté une approche centrée sur les compétences et leur micro-certification.  

Est-ce que les entreprises sont conscientes aujourd’hui des risques cyber ?

Il est indéniable que l’escalade des attaques cybernétiques, tant en termes de fréquence que de rapidité, a conduit à une prise de conscience collective. Les attaques récentes du réseau interministériel de l’État et celle de France Travail sont là pour le rappeler. Les chiffres publiés par L’ANSSI le confirment avec une augmentation de 400 % des actes de cybercriminalité en France entre 2020 et 2023!

Chez les dirigeants aussi la prise de conscience est là : un sondage récent mené par le cabinet BDO souligne que pour 68 % des dirigeants d’entreprise, la protection contre les cybermenaces est la priorité majeure pour 2024. 

Cependant, il est crucial que cette prise de conscience se traduise par des actions concrètes. Notre défi consiste désormais à accompagner les entreprises à investir massivement dans la formation de leurs collaborateurs afin de renforcer leur protection.

Pouvez-vous nous donner un aperçu des tendances actuelles en matière de cybersécurité et des défis auxquels les entreprises sont confrontées en 2024 ?

Les grandes entreprises ont renforcé leur résilience face aux cybermenaces. Cependant, les cybercriminels s’adaptent en exploitant de plus en plus les canaux transverses, notamment via la supply chain. De nombreuses attaques visent désormais des TPE et PME qui sont des sous-traitants de premier ou deuxième niveau, ce qui est particulièrement préoccupant car ces entreprises ne sont pas préparées.

La généralisation du télétravail et le déploiement massif du cloud augmentent considérablement les surfaces d’attaque pour les entreprises. De plus, l’utilisation croissante du machine learning et de l’intelligence artificielle ouvre de nouvelles portes aux cybercriminels, notamment via l’exploitation de technologies en open source qui ne sont pas encore maîtrisées par les entreprises.

Par exemple, nous avons observé des cas d’injections de codes malveillants via des achats de bots, de compromissions de données et de commandes malveillantes générées par des algorithmes d’IA. Ces tendances sont évidemment étudiées par nos étudiants. 

Comment vous adaptez-vous pour faire face à des menaces cyber en constante évolution ?

Tout d’abord, nous avons fait le choix de l’alternance comme modèle pédagogique. Dès la première année de notre cursus, nos étudiants sont en entreprise, ce qui nous permet d’être constamment en prise avec la réalité du marché. 

Ensuite, notre collaboration étroite avec nos partenaires et experts issus à la fois du public et du privé, nous permet d’ajuster en temps réel nos programmes de formation. 

Concrètement, nous avons déjà intégré dans nos programmes l’étude des implications potentielles des attaques par algorithmes quantiques, une menace majeure pour la sécurité des transactions bancaires et des données sensibles.

Nous mettons l’accent sur les technologies émergentes telles que le machine learning et l’intelligence artificielle générative, utilisées par les cybercriminels pour perfectionner leurs méthodes d’attaque. 

En France, près de 15 000 postes restent à pourvoir dans le domaine de la cybersécurité, comment remédier à cette pénurie ?

La pénurie de main-d’œuvre est le premier enjeu du secteur. Pour y remédier, plusieurs actions sont nécessaires. D’abord, il faut accélérer massivement la formation tout en conservant un haut niveau d’exigence. 

Il est également crucial de développer un appareil de formation agile, capable de s’adapter rapidement aux évolutions technologiques et aux besoins de chaque entreprise. Cela implique de repenser les méthodes traditionnelles de formation et de privilégier une approche centrée sur les micro-compétences plutôt que sur le diplôme seul.

C’est la raison pour laquelle nous développons une plateforme de formation “tout au long de la vie”, qui permet de cartographier précisément les compétences nécessaires à chaque poste et d’évaluer en continu les compétences des collaborateurs. Beaucoup d’entreprises rencontrent encore des difficultés pour évaluer avec précision les compétences de leurs collaborateurs, ce qui rend difficile l’évaluation des risques et des compétences à acquérir pour s’en prémunir.

Quels nouveaux métiers voyez-vous émerger dans la Cyber et comment formez-vous les étudiants en conséquence ?

Notre approche est centrée davantage sur l’évolution des compétences plus que sur l’émergence de métiers spécifiques. Nous sommes dans une ère où la flexibilité et l’adaptabilité sont essentielles. 

Il devient crucial de former les étudiants à des compétences qui transcendent les rôles traditionnels. Par exemple, au-delà de la cybersécurité, nous observons une demande croissante pour la cyber-résilience. Cette approche consiste à garantir la continuité des activités après une cyberattaque, ce qui nécessite une compréhension approfondie de la gouvernance des risques et de la conformité (GRC) au sein de l’entreprise. La technicité est indispensable, mais elle doit être complétée par une compréhension claire des enjeux stratégiques et organisationnels des entreprises. 

Parallèlement, nous utilisons des outils avancés d’analyse des besoins du marché du travail pour anticiper les futures compétences requises dans le domaine de la cybersécurité. Cette approche nous permet d’être proactifs et d’adapter nos programmes de formation très rapidement.

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